«Dans les années qui ont suivi la signature de l’accord» de 2015 sur le nucléaire iranien, «l’agression de l’Iran n’a fait qu’augmenter», a lancé le président américain, qui s’est retiré de ce texte. Il a promis que les sanctions américaines seraient «pleinement« en vigueur début novembre et seront suivies par de nouvelles mesures punitives «plus dures que jamais, pour contrer l’ensemble du comportement malveillant de l’Iran».
Donald Trump, qui officiait pour la première fois comme président de la plus haute instance de l’ONU, a manié comme le protocole l’exige le marteau pour ouvrir la séance, lisant un texte sans improviser. Plus insolite, il a à nouveau utilisé le marteau pour donner la parole au président français Emmanuel Macron alors qu’il ne devait en principe s’en servir que pour clôturer la réunion des quinze membres du conseil, consacrée à la non-prolifération des armes de destruction massive.
Emmanuel Macron, qui prône le dialogue avec Téhéran, a souligné que la crise iranienne ne pouvait se réduire à une «politique de sanctions». «Nous devons bâtir ensemble une stratégie de long terme pour la gestion de cette crise», a-t-il dit. Mardi, parmi les premiers à fouler la tribune de l’ONU pour l’Assemblée générale annuelle à New York, Donald Trump et Hassan Rohani s’étaient violemment affrontés.
Le président américain avait appelé «toutes les nations« à «isoler« la «dictature corrompue« de Téhéran. Objectif: rallier la communauté internationale pour contraindre la République islamique à négocier avec lui un vaste traité qui non seulement l’empêcherait de fabriquer la bombe atomique, mais qui interdirait aussi à Téhéran toute prolifération de missiles balistiques et mettrait fin à son comportement «déstabilisateur« au Moyen-Orient.
En retour, le président iranien l’avait accusé de chercher à le «renverser», par le biais des sanctions draconiennes comparées à un acte de «terrorisme économique», au moment même où il prétend l’inviter au dialogue. Donald Trump a rencontré mercredi matin le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, un de ses alliés régionaux qui, avec l’Arabie saoudite, poussent Washington à conserver une ligne anti-iranienne.
Paris et Londres, ainsi que toute l’Union européenne, n’ont jamais accepté le retrait américain de l’accord iranien, et tentent tout pour le sauver, avec Téhéran et ses deux autres signataires, Moscou et Pékin, adversaires habituels de Washington et également membres permanents du Conseil de sécurité.
Ces Européens ont annoncé à l’ONU en début de semaine un mécanisme complexe de troc visant à préserver les nombreuses entreprises étrangères sommées de quitter l’Iran sous peine de mesures punitives américaines. Cette initiative a été dénoncée par l’administration américaine, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo exprimant sa «profonde déception».
A propos du conflit israélo-palestinien, le président américain a promis un plan de paix d’ici quatre mois, et s’est montré confiant sur un retour des Palestiniens, avec lesquels il est brouillé, à la table des négociations. Il s’est pour la première fois dit favorable à une solution à deux Etats pour régler ce conflit. Ces propos ne sont pas soutenus par des actes, ont déploré les Palestiniens.
Sur la Corée du Nord, un an après avoir réussi à mobiliser la communauté internationale pour imposer des sanctions sans précédent contre les programmes nucléaire et balistique de Pyongyang, les Etats-Unis font face au revers de la médaille de leur rapprochement diplomatique avec Kim Jong Un en vue d’une éventuelle dénucléarisation.
Au Conseil de sécurité, et notamment à la Chine et à la Russie, Donald Trump a demandé un respect strict des sanctions de l’ONU contre Pyongyang jusqu’à sa dénucléarisation.
«Pour faire en sorte que ces progrès se poursuivent, nous devons mettre en oeuvre les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU jusqu’à ce que la dénucléarisation intervienne», a-t-il ajouté, déplorant que «certains pays violent déjà ces sanctions de l’ONU».
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a annoncé mercredi avoir eu une «rencontre très positive« en marge de l’Assemblée générale de l’ONU avec son homologue nord-coréen Ri Yong Ho sur la dénucléarisation de la Corée du Nord.
Sur la Syrie, le président américain s’en est pris directement à la Russie, alliée de Damas et principal obstacle à l’adoption de nombreuses résolutions de l’ONU sur ce conflit vieux de sept ans. La «boucherie« dans ce pays est rendue possible par l’Iran et la Russie, a-t-il dénoncé.
Donald Trump a accusé violemment Pékin de vouloir empêcher son camp de gagner les prochaines élections parlementaires américaines. «La Chine essaye d’interférer dans les élections de novembre 2018 contre mon administration», a-t-il déclaré. «Ils ne veulent pas que je gagne, ou que nous gagnons, parce que je suis le premier président à défier la Chine sur les échanges« commerciaux, a-t-il ajouté.
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