Le peuple veut en finir la criminalité», «Salé sans crime», «Pacifiques, pacifiques! Sans pierre, ni sabre», «J’ai porté plainte… Allo 19 (NDLR, numéro de la police), on m’a répondu rentrez chez vous». Ce sont quelques-uns des slogans scandés le 23 septembre par les habitants du quartier Kariat Ouled Moussa de Salé, lors d’une manifestation organisée près d’une semaine après le meurtre d’un jeune homme sur place.
Selon plusieurs journaux arabophones, la manifestation a réuni plusieurs centaines de personnes, environ 2.000 selon AlYaoum24 qui évoque aussi une «forte présence policière». Les manifestants ont réclamé la fin de l’insécurité dans leur quartier, ainsi que des mesures urgentes pour lutter contre la criminalité qu’ils estiment «grandissante». Les revendications concernaient également les services de santé qu’ils estiment «quasi absents».
Le roi appelé à la rescousse
«Nous demandons au roi Mohammed VI de donner aux habitants de Kariat Ouled Moussa le droit d’accès des services médicaux et à des installations administratives et sécuritaires (à la hauteur)», déplore une manifestante au micro de Hespress, appelant les autorités locales à répondre aux doléances des citoyens.
«Plusieurs d’entre nous sont veuves, et tout ce que nous demandons c’est de protéger les enfants du quartier des agressions. Il y a parmi nous des femmes qui vont faire le ménage à 6h du matin, et qui risquent de croiser la route d’un dépravé qui risque de la tuer», poursuit-elle, assurant que plusieurs des femmes du quartier ne peuvent plus sortir de chez elles le matin pour aller au travail, par crainte d’êtres agressées.
D’autres manifestants ont insisté de leur côté sur la «nécessité d’en finir avec le chômage» des jeunes locaux, estimant la création d’emplois pourrait grandement contribuer à la diminution de la criminalité.
La manifestation a été organisée une semaine après le meurtre, le 15 septembre dernier, d’un jeune habitant de Kariat Ouled Moussa. De sources médiatiques concordantes, la victime, âgée de 28 ans, aurait été prise à partie par une dizaine d’individus armés de sabres. Ces derniers l’auraient d’abord mutilé avant de l’égorger en pleine rue. Le 19 septembre, la police a annoncé l’arrestation de deux frères aux «antécédents judiciaires pour crimes violents», pour leur implication dans le meurtre.
Selon les premiers éléments de l’enquête, les suspects s’en seraient pris à la victime à cause de précédents différends, a indiqué la Direction générale de la sureté nationale (DGSN) dans un communiqué. Les investigations et les recherches menées par les services de sécurité ont permis l’arrestation des deux suspects chez des proches dans les régions de Sidi Maarouf et Bouskoura à Casablanca, précise la même source.
Deux proches des prévenus, ainsi que l’épouse de l’un d’eux, ont été également interpellés pour leur implication dans la dissimulation des deux suspects. Les présumés agresseurs ont été placés en garde à vue en attendant d’élucider les circonstances de ce crime, conclut le communiqué.
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