Entre choc et félicité, les réactions à la libération de Saad Lamjarred

Arrêté le 26 août à Saint-Tropez, le chanteur marocain Saad Lamjarred a été mis en examen le 28 août pour viol puis a été remis en liberté sous contrôle judiciaire avec caution. Son père Bachir Abdou, son avocat Jean-Marc Fedida et Laura Prioul, une de ses présumées victimes ont réagi à cette nouvelle affaire.

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AFP / Facebook

Saad Lamjarred est de nouveau libre. Interpellée le 26 août à Saint-Tropez, puis placée en garde à vue pendant 48 heures, la pop star marocaine a été inculpée le 28 août pour « viol » par un juge d’instruction de Draguignan, dans le Var. Alors que le parquet avait requis son placement en détention provisoire, le chanteur a finalement été relâché, sous contrôle judiciaire, et avec versement d’une caution de 150.000 euros.

Une bonne nouvelle pour ses parents. « Dieu merci, mon fils va bien. Son état psychologique est bon. Nous sommes contents qu’il ait été relâché », nous a déclaré Bachir Abdou, père de Saad Lamjarred également chanteur. « Pour l’instant, nous savourons le moment dans une ambiance joyeuse », a-t-il ajouté.

Interrogé sur le déroulement des faits dans la nuit de samedi à dimanche 26 août, Bachir Abdou a affirmé ne pas être au courant de quoi que ce soit. « Nous n’étions pas avec lui. Nous sommes actuellement au Maroc et tout ce que je peux dire c’est que nous sommes contents de sa remise en liberté. Je préfère ne pas parler de ceux qui l’accusent et de choses ou d’autres », a-t-il réitéré.

Laura Prioul « extrêmement choquée »

Avant son arrestation le 26 août, Saad Lamjarred était déjà sous contrôle judiciaire et avait été mis en examen pour « viol » à deux reprises, notamment à Paris en octobre 2016. Sa présumée victime de l’époque, Laura Prioul, travaille actuellement comme serveuse dans un restaurant de Saint-Tropez, a fait savoir son avocat cité par Le Parisien. Aujourd’hui âgée de 22 ans, la plaignante s’est dite « extrêmement choquée » au micro de la radio française RTL.

« J’ai tout de suite pensé à la victime qui a vécu l’enfer, car j’ai vécu la même chose avec la même personne. J’ai été attristée pour cette personne. Il y a beaucoup de choses que je ne comprends pas comme le fait qu’il vagabonde quand il veut où il veut et qu’un tel fait puisse se reproduire », a-t-elle déploré. « Partir en vacances comme ça (à Saint-Tropez, ndlr), c’est quelque chose que je ne peux pas concevoir (…) On savait très bien qu’il y avait des risques s’il était libéré. Il n’en est pas à sa première fois et il n’en sera pas à sa dernière fois ».

Selon Laura Prioul, Saad Lamjarred est « quelqu’un qui paraît gentil, qui prend soin des personnes, mais d’un coup, son regard va changer, l’expression (du visage) va changer, la manière va changer et il va devenir violent. Je comprends cette fille qui est partie avec lui (…) et je suis de tout cœur avec elle ».  Cela « pouvait être évité s’il avait été plus surveillé », a-t-elle estimé.

Une relation « consentie » selon son avocat

Le principal intéressé, lui, « conteste vigoureusement les faits et ne reconnaît aucune espèce de violence », a indiqué à FranceInfo son avocat, Me Jean-Marc Fedida. Selon lui, Saad Lamjarred a rencontré une jeune femme dans une boîte de nuit de Saint-Tropez dans la nuit de samedi à dimanche 26 août. Il l’a ensuite invitée dans sa chambre d’hôtel et a eu avec elle « une relation sexuelle consentie ». « Aucun élément matériel ne montre qu’il y ait eu violence ou contrainte », a-t-il soutenu.

Pour rappel, dans l’affaire Laura Prioul, Saad Lamjarred avait été remis en liberté en avril 2017, sous bracelet électronique à la suite d’une décision de la cour d’appel de Paris. Le roi du Maroc Mohammed VI avait annoncé qu’il prenait en charge les frais d’avocats du chanteur.

La pop star avait par ailleurs été mise en examen pour « viol » dans une enquête ouverte après la plainte d’une jeune Franco-Marocaine. Elle affirmait avoir été agressée et frappée par le chanteur à Casablanca en 2015. Saad Lamjarred avait également été mis en cause aux États-Unis dans une autre affaire de viol présumé datant de 2010, mais les poursuites avaient été abandonnées.

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