Imbroglio sur la géante introduction en bourse de la compagnie pétrolière Saudi Aramco

Alors que Reuters a annoncé le 20 août que l'Arabie saoudite souhaitait annuler le projet d'introduction en Bourse de sa compagnie pétrolière Saudi Aramco, qui devait être la plus importante jamais réalisée dans le monde, le ministre saoudien de l'Energie dément cette information.

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Citant quatre sources haut placées dans le secteur pétrolier, l’agence de presse Reuters a annoncé le 20 août que l’opération financière d’introduction en Bourse du groupe Saudi Aramco avait été gelée. L’agence de presse internationale avait aussi ajouté que cet IPO serait suspendu aussi bien en ce qui concerne une cotation à Ryad que sur une place boursière étrangère.

Des annonces auxquelles Khaled al-Faleh, ministre saoudien de l’Energie, et la direction du groupe pétrolier réfutent. Khalid al Falih, directeur du comité exécutif Saudi Aramco explique dans un communiqué : « Le gouvernement reste attaché à l’introduction en Bourse de Saudi Aramco, selon les circonstances appropriées et le calendrier approprié choisi par le gouvernement ».

Le ministre saoudien de l’Energie ajoute que Ryad a pris des mesures destinées à préparer cette opération et que le calendrier de sa mise en œuvre dépendra de différents facteurs, notamment de conditions de marché favorables, et d’un projet d’acquisition au cours des prochains mois dans la partie aval de ses activités pétrolières.

Les raisons d’un doute

Depuis son annonce en 2016, la cession d’une part minoritaire dans Aramco a été reportée à plusieurs reprises. Les dirigeants de la société publique ont invoqué officiellement des conditions défavorables sur les marchés financiers pour repousser l’introduction qui devait avoir lieu cette année. Ce qui a poussé les analystes à douter qu’elle ait vraiment lieu. Des doutes ainsi renforcés par les informations de Reuters.

Les experts doutent qu’Aramco puisse arriver à être évaluée à 2.000 milliards de dollars comme le souhaite le prince héritier. Et l’entreprise semble réticente à faire l’objet d’un audit approfondi comme l’exigerait une éventuelle entrée en Bourse, ce qui expliquerait les retards de l’opération.

« La décision d’annuler cette IPO a été prise il y a un certain temps mais personne ne peut l’avouer publiquement donc les déclarations vont progressivement dans ce sens: d’abord un report puis un abandon », a déclaré à Reuters une source saoudienne informée du projet d’IPO.

« Participation stratégique »

L’agence de presse internationale avait également rapporté que l’Arabie saoudite avait renoncé à l’IPO d’Aramco pour se concentrer sur une prise de « participation stratégique » de la compagnie au capital de Saudi Basic Industries Corporation (Sabic). Ce groupe pétrochimique – numéro quatre mondial de son secteur – est la plus grosse firme cotée sur le marché financier de Ryad avec une capitalisation d’environ 100 milliards de dollars (85 milliards d’euros).

A ce jour, Saudi Aramco n’a pas répondu aux demandes de Reuters adressées par courriel et le palais royal n’a toujours pas communiqué sur le sujet. Le ministère de l’Energie n’a toujours pas non plus donné plus de précisions sur les actifs en question.

Toutefois, le PDG d’Aramco, Amine Nasser, avait confirmé en juillet l’existence de pourparlers préliminaires pour une prise de participation dans Sabic, détenue à 70% par le Fonds d’investissement public du royaume saoudien (PIF).

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