A 55 km au sud de Marrakech, Moulay Brahim offre aux visiteurs de la région du Haouz l’image d’un petit village perché, typique des contreforts du Haut Atlas occidental. Situé sur une route touristique menant jusqu’à Imlil, Moulay Brahim a la particularité d’attirer plus de Marocains que d’étrangers.
C’est notamment le cas lors des festivités annuelles d’Aid Al Miloud (l’anniversaire du prophète de l’islam) où des pèlerins affluent de différentes régions pour assister au Moussem éponyme – Moulay Brahim était un saint soufi du VIIe siècle dont le mausolée se trouve au centre du village – qui dure sept jours et implore la légendaire baraka du maître des lieux.
A l’instar d’autres célébrations coutumières mêlant veillées religieuses aux activités festives et commerciales, les rituels pratiqués tout au long des festivités n’ont eu de cesse d’attirer la curiosité des Marocains. Ceci s’explique notamment par la dimension mystique prêtée au marabout sanctuarisé et vénéré par les habitants.
A l’ère des réseaux sociaux, ces pratiques connues de tous et héritées de père en fils, suscitent désormais de vives réactions.
C’est notamment le cas d’une vidéo filmée courant janvier 2017 et qui a récemment resurgi sur la toile avec son lot d’indignation et de consternation. Reprise par un site d’information local, on y voit un jeune dromadaire abattu à coups de hache dans un décor de chaos. Le comportement des pèlerins poursuivant la bête agonisante dans sa chute sanglante dans le but de l’achever en a choqué plus d’un.
Mais c’est la séquence de l’arrachement de la tête du camélidé qui a cristallisé l’attention des internautes, dont certains ont supposé qu’elle a été dévorée crue, après avoir été jetée en contre bas et récupérée par certains pèlerins.
Dans l’une des nombreuses vidéos prises sur place, il n’apparaît guère que cette allégation soit fondée. On y voit surtout un groupe d’hommes et de femmes se bousculant pour s’approcher de la tête tranchée du dromadaire, mais visiblement pas dans le but de la manger en l’état.
La pratique en question est connue sous le nom de la Taârguiba et consiste à sacrifier une bête choisie en fonction de l’importance de l’événement célébré. A Moulay Brahim, ce rite marque la fin des festivités, soit au septième et dernier jour.
Le relais de ses péripéties sur les réseaux sociaux a provoqué l’indignation de Marocains, appelant les associations qui militent contre la maltraitance des animaux à dénoncer et plaider pour que de tels rituels soient strictement interdits.
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