L’esprit de Amale Samie, activiste culturel, journaliste et écrivain de talent qui s’en est allé en début d’année, flottera sur la 18^e édition de L’Boulevard. Le festival casaoui des musiques urbaines dédie à cette figure centrale de la fougue culturelle des années 2000, communément appelée « mouvement Nayda », une édition iconoclaste. Une fresque murale dédiée, à celui que l’on surnommait « Tonton » sera également mise en place, même si son emplacement n’a toujours pas été défini nous indique Hicham Bahou, cofondateur du festival.

La première partie du festival se tiendra du 14 au 16 septembre au R.U.C de Casablanca. En plus de la tenue du « Tremplin » concours et de la tribune consacrée aux jeunes musiciens en herbe, le festival a invité à cette occasion des musiciens confirmés comme le groupe de heavy métal français qui fait un tabac au Japon, Rise of the Northstar (15 septembre) ou le génial chanteur algérien Sofiane Saidi (16 septembre). Il sera accompagné par le groupe français Mazalda pour répandre son raï hybride où se croisent sonorités funky, saudade algérienne et textes des ténors du raï algériens comme Chikha Rimitti.

La deuxième partie du festival se tiendra du 20 au 23 septembre dans le même stade. Le groupe de death métal progressif grec Septicflesh jouera le 22 septembre et le même jour sera marqué par le retour du groupe marocain de punk Z.W.M, qui a disparu des radars depuis des années. Mad Professor, le pape du dub (un dérivé du reggae) se produira le 23 septembre. Originaire du Guyana, le musicien s’est fait connaître en Angleterre en remixant avec succès des artistes comme Sade ou Massive Attack.

Afin de rendre hommage au mélomane Amale Samie, L’Boulevard s’associe avec des artistes de différents bords comme Abdellah Hassak alias Dj Guedra Guedra ou encore les musiciens amateurs de la formation Africa Band (Moroccan Tribute to Pink Floyd).

Résidences dédiées au Global South et after électro

Côté résidences musicales, L’Boulevard propose une résidence hip-hop et radio « pour fêter les 30 ans du hip-hop sénégalais », ajoute la même source. C’est avec la collaboration du festival Festa2H que ce programme de rencontre entre rappeurs sénégalais et marocains a pu voir le jour. Mbokka Projet, résidence musicale itinérante, fera aussi escale à L’Boulevard. Sous le commissariat du musicien Aziz Sahmaoui, ce projet réunit des musiciens du Maroc, du Sénégal, du Mali et de Côte d’Ivoire.

Une résidence dédiée à la Aïta est au programme aussi. C’est le batteur Ibrahim Terkemani qui mène la barque de « Abda Express », un projet qui ambitionne de mêler Aïta, rock et électro et qui y prendra part. Et pour fêter les 10 ans de collaboration avec la région de l’Aragon dans les Pyrénées espagnoles (résidences d’échanges), le festival prépare une compilation musicale de cette expérience qui sera présentée « prochainement », selon Hicham Bahou.

Pour cette 18^e édition, l’équipe de L’Boulevard a aussi envie d’attirer un public branché électro et qui n’est pas traditionnellement attiré par la programmation alternative du festival. « Nous avons déjà invité des musiciens de la scène électro à se produire, mais la scène du R.U.C ne s’y prête pas. On a donc pensé les after de L’Boulevard comme de nouveaux espaces d’expression, avec une programmation électronique en marge du festival », nous détaille l’un des piliers de L’Boulevard. La programmation est toujours en cours de préparation, mais l’endroit est déjà choisi. Ça se passera au Confidential (l’ex Urban Villa).