Ahmed Lahlimi veut plus d' "efforts" pour réduire les inégalités sociales

Dans un entretien accordé à Reuters, Ahmed Lahlimi tire la sonnette d’alarme sur la situation du marché de l'emploi pointant notamment du doigt la faiblesse de la croissance.

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Yassine Toumi/TelQuel

Près d’un diplômé sur trois n’est pas parvenu à décrocher un emploi lors des cinq dernières années. C’est l’une des principales conclusions que l’on peut tirer de l’entretien accordé par le Haut-commissaire au plan, Ahmed Lahlimi, à l’agence de presse Reuters  publié le 3 août. Chiffres à l’appui, le Haut-commissaire au plan y évoque l’impact négatif de la faible croissance que connait le Royaume sur le marché de l’emploi.

Un impact qui pourrait encore se faire ressentir malgré la légère baisse du taux de chômage qui atteint 9,1% à l’issue du deuxième trimestre de l’année en cours contre 9,3% à la même période l’an dernier. Une évolution qu’Ahmed Lahlimi attribue à la bonne santé du « secteur agricole suite à une pluviométrie abondante ».

La bonne santé affichée du secteur agricole ne devrait toutefois pas contribuer à une accélération de la croissance en 2019  qui devrait atteindre 2,9% selon Ahmed Lahlimi.  « Avec une croissance aussi basse, le Maroc ne fait pas assez pour réduire de manière significative le chômage et les disparités sociales. L’impact de la croissance sur l’emploi n’a cessé de diminuer depuis 2000 » estime Ahmed Lahlimi.

Pour pallier à cette situation, le patron du HCP affirme qu’une  réforme du système éducatif en vue de « sortir les gens de la pauvreté, réduire les disparités, et combattre les inégalités sociales ». Ahmed Lahlimi affirme également que la formation professionnelle doit désormais « attirer les profils ayant la volonté de travailler dans des secteurs répondant aux besoins du marché de l’emploi et en conjonction avec les évolutions technologiques ».Cette réforme doit également s’accompagner d’efforts visant à « renforcer la compétitivité de son tissu économique, notamment pour les petites et moyennes entreprises »  pour le Haut-Commissaire au plan.

D’autant, qu’à ce jour, le Maroc reste un pays dépendant de ses importations malgré un récent développement de secteurs tournés vers l’exportation affirme Lahlimi. A titre d’exemple, l’ancien ministre des Affaires générales mentionne le secteur automobile, résolument tourné vers les exportations, mais qui dépend largement de l’importation de composants. « Cela impacte encore plus les finances du Maroc et creuse le déficit » estime Ahmed Lahlimi. Le déficit budgétaire s’est creusé de 7,8% entre le premier semestre de l’année en cours et celui de l’année 2017, pour atteindre les 100,8 milliards de dirhams.

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