Pour Fouzi Lekjaâ l’heure est au bilan. Intervenant ce mardi 24 juillet à l’occasion du Forum de la MAP, le président de la Fédération royale marocaine de football a fait le point sur la participation marocaine au Mondial 2018. Il a également évoqué la candidature du Royaume au Mondial 2026, mais aussi la situation d’Hervé Renard annoncé en partance.

Sur ce dernier point, le patron du football marocain a affirmé sans ambiguïté que «Hervé Renard reste». Fouzi Lekjaâ a rappelé que si le technicien français souhaitait mettre fin à son contrat avant son expiration à l’été 2022, «il devra payer tous ses salaires jusqu’à la fin de son contrat. Idem pour la FRMF, si elle choisit de se séparer de lui».

Le président de la FRMF suggère néanmoins que le coach français pourrait quitter le Maroc dans un futur plus ou moins proche en affirmant que «les deux parties peuvent également se séparer à l’amiable».

Récemment évoqué en Algérie ou encore au Qatar, Hervé Renard n’a jamais caché son ambition de revenir coacher en France où il reste sur deux expériences infructueuses en Ligue 1 avec Lille et Sochaux.

La VAR, il y en a marre

Concernant l’élimination précoce des Lions de l’Atlas au premier tour du dernier Mondial, Lekjaâ l’explique par le manque d’expérience des joueurs et du staff. En effet, au sein de l’encadrement technique, à l’exception de Mustapha Hadji, tous participaient à leur premier Mondial.

Le président de la FRMF cite en exemple les méthodes employées par l’équipe technique suite à la défaite face à l’Iran (1-0) lors du premier match de l’équipe nationale en Russie. «Les efforts fournis par tout le staff pour remonter le moral des joueurs après le premier match auraient dû être déployés ailleurs pour un meilleur résultat lors du Mondial», a affirmé Lekjaâ.

Le patron du football marocain s’est également beaucoup attardé sur le recours à l’assistance vidéo. «On n’utilise pas la technique de la VAR lors d’une coupe du monde pour l’expérimenter», a-t-il déploré.

Il est notamment revenu sur des faits de jeu où le système aurait dû bénéficier au Maroc. «Pour me dire que le système de la VAR était en panne lors du match contre le Portugal, il y a un véritable problème», a notamment déclaré Lekjaâ.

Un objectif nommé Mondial

Fouzi Lekjaâ s’est également exprimé sur l’autre raison l’ayant poussé à rallier la Russie durant le mois de juin: la candidature marocaine à l’organisation du Mondial 2026. Si celle-ci s’est soldée par un échec, le président de la FRMF reste néanmoins optimiste pour les échéances à venir. Il affirme ainsi que le dossier présenté par le Maroc «a permis des réalisations historiques comme la reconnaissance de la FIFA de la capacité du Royaume à abriter une coupe du monde».

Interrogé sur le coût de la campagne marocaine, le président de la FRMF l’a estimé à 100 millions de dirhams. Un budget principalement évacué dans les expertises et les différentes études, a indiqué Lekjaâ. Le président de la FRMF a souligné que le bilan de cette campagne n’a toujours pas été effectué.

Alors que le Maroc ambitionne désormais d’organiser le Mondial 2030 – sa sixième tentative -, Fouzi Lekjaâ s’est montré très peu clair sur les contours du projet. «Pour le futur, ce qui est sûr, c’est que le Maroc postulera pour l’organisation de la Coupe du monde 2030 au moment venu. Sous quelle forme? Les choses ne sont pas encore arrêtées. Est-ce que ça sera une logique maghrébine ou avec l’Espagne et le Portugal ou autres ? C’est quelque chose qui serait décidé politiquement», a déclaré le patron du football marocain.

La CAN dans le viseur

La conférence de presse de Fouzi Lekjaâ a également été l’occasion d’évoquer le futur du football marocain à commencer par celui de l’équipe nationale. «Ce qui nous importe, c’est cette équipe nationale compétitive et cette génération. On se focalise sur les qualifications pour la CAN 2019. Son objectif (celui d’Hervé Renard, NDLR) sera de porter le Maroc à une nouvelle victoire continentale», détaille Lekjaâ.

Le président de la FRMF a déclaré qu’après la Coupe du monde, les Marocains n’accepteront qu’un titre continental. «L’ambition du public marocain qui a fait montre d’un soutien inconditionnel à la sélection nationale en Russie nous appelle à plus d’efforts pour répondre à ses attentes lors des prochains rendez-vous footballistiques», poursuit-il.

Le futur lointain de la sélection a également été abordé, alors que le contrat du directeur technique national, Nasser Larguet, arrivé à expiration mois de juin, n’a toujours pas été renouvelé. Sur cette affaire, Fouzi Lekjaâ explique que la FRMF a engagé un cabinet étranger pour évaluer la stratégie de la direction technique nationale avant de se prononcer sur la reconduction ou la nomination d’une nouvelle équipe.

Une professionnalisation qui se fait attendre

L’amélioration du niveau national passe également par l’acquisition du statut professionnel par les clubs évoluant dans les différentes divisions du championnat national de football. Un chantier entamé en 2010 suite à la promulgation de la loi 30-09 relative à l’éducation physique et au sport et dont la concrétisation se fait toujours attendre.

Selon le président de la FRMF, ce virage devrait bel et bien être pris durant la saison 2018-2019. Plusieurs initiatives ont été mises en place par le ministère de la Jeunesse et des Sports.

Le département de Rachid Talbi Alami a notamment validé les statuts types qui ont été envoyés aux clubs. Ces derniers devront être professionnalisés dans le cadre d’une assemblée générale devant se tenir avant le 15 août.

A ce jour, seul le FUS de Rabat est officiellement professionnel, tandis que les clubs casablancais du Raja et du Wydad ont annoncé être prêts pour la professionnalisation.