L’ISCAE (FISCAE) vient de publier les listes des admis à passer le concours écrit Licence Fondamentale Gestion 2018-2019.
Vous payez 700 dirhams pour l’inscription à passer le concours et vous n’êtes pas sélectionné même avec une moyenne de 17.44 en Bac et vous n’êtes pas non plus remboursé !! Arnaque!».
Depuis quelques jours, la grogne de parents d’élèves sévit sur les réseaux sociaux. En cause : les frais et les conditions d’accès au concours d’entrée de la licence fondamentale en sciences de gestion à l’Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises (ISCAE) – qui est un établissement public.
Créée cette année, la formation a suscité un fort engouement de la part des bacheliers, futurs étudiants. 4.600 d’entre eux ont déposé leurs dossiers. Sur ce nombre, 500 ont été déclarés admissibles à la seconde épreuve – celle de l’examen écrit – et seulement 30 à 40 seront sélectionnés pour intégrer le programme.
Mais, il y a un hic dans le processus d’admission : l’étape de présélection par dossier coûte 700 dirhams. Une somme que les parents des élèves postulants ont payée en pensant qu’il s’agissait de simples frais d’inscription au concours – leur garantissant l’accès à l’étape de l’épreuve écrite – ou en prévoyant d’être remboursés.
Une bachelière, qui nous a directement contactés, nous fait part de sa colère et de son incompréhension : «Est-ce logique qu’une école supérieure étatique impose une telle somme ? N’est-ce pas une arnaque ? Payer une telle somme et ne pas être admis même pour passer le concours. Ces frais ne sont pas justifiés».
Et à un autre internaute d’ajouter : «C’est vraiment injuste et intolérable. Payer 700 dirhams pour vous dire à la fin que vous n’êtes pas admis. Il est où l’Etat et le ministère de l’ Education pour encadrer ce secteur et stopper de telles pratiques ?!»
Cette l’indignation est également due au fait qu’en plus de ces frais de dépôt de candidature et de la constitution d’un volumineux dossier, les seuils des moyennes pour être admissible à l’épreuve écrite sont jugés trop élevés, voire discriminatoires.
Disponibles sur le site de l’ISCAE, les moyennes des candidats retenus à l’issue de l’épreuve du dossier «ne sont pas prédéfinies par avance ou fixées en amont», mais dépendent «d’un processus de classement par filières des dossiers présentés et dans la limite des places prévues (soit 500)», nous explique Nada Biaz, la directrice générale du groupe ISCAE.
Les raisons d’une confusion
Suite à ce mouvement de contestation, prenant de l’ampleur sur les réseaux sociaux, la direction de l’ISCAE a tenu à réagir rapidement. Objectif: «clarifier et calmer la situation», avance Nada Biaz. «Nous n’agissons pas dans l’illégalité. Les conditions d’accès au concours d’entrée à la Licence fondamentale en sciences de gestion sont régies par l’arrêté n°3349.17 du ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique», détaille-t-elle.
En effet, le document publié au Bulletin officiel, disponible sur le site du groupe, indique que le montant des frais de dossier, fixé par décision ministérielle, s’élève à «700 dirhams pour toutes les candidatures».
«Comme c’est la première année de création de cette licence et de l’organisation de son concours, il est vrai que nous n’avons sans doute pas été assez clairs sur ses conditions d’accès et que nous n’avons pas assez pris le temps de communiquer sur ce sujet», avoue Nada Biaz.
Aussi, la directrice générale de l’ISCAE justifie le montant tant décrié par le fait «que la logistique d’un concours est coûteuse, surtout que nous l’organisons en interne. Ce sont nos équipes qui s’occupent de tout, cela prend du temps et a un prix».
Vu la grogne des parents d’élèves, et surtout la déception des quelque 4.000 bacheliers non sélectionnés à la seconde épreuve, la direction de l’ISCAE, «en concertation avec le ministère de l’Industrie», a alors décidé de «rembourser les candidats n’ayant pas été présélectionnés».
Ces derniers sont donc invités à se présenter «au siège du groupe ISCAE, à Casablanca, du 10 septembre au 10 octobre, munis de la CIN et du justificatif de paiement», indique un communiqué de l’école, publié le 18 juillet au soir.
La directrice générale du groupe assume «la responsabilité de l’ISCAE dans ce malentendu» et promet «de communiquer davantage à cet effet l’année prochaine».
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