Le designer hyper-créatif et mordu de métal présente en personne sa nouvelle collection, dont les luminaires brillent en vedette. Nous l’avons rencontré chez Clay Concept Store, distributeur exclusif de la marque au Maroc.
TelQuel: Pourquoi avoir choisi le métal comme matériau fétiche ?
Tom Dixon: Je ne l’ai pas vraiment choisi. C’est avant tout un clin d’œil à la façon dont je suis devenu designer. A l’origine, j’ai appris la soudure pour réparer les voitures et les motos auxquelles je m’intéressais beaucoup. Très rapidement, j’ai développé une passion pour la fabrique des formes. C’est à travers la soudure que j’ai découvert la façon dont fonctionne le métal, et cela m’a conduit au design. Pour moi, c’était une surprise de devenir designer.
Vous êtes un créateur très polyvalent (collaboration avec Adidas, hôtel à Londres, première brasserie parisienne, monographie, dictionnaire…). Quel est votre prochain projet ?
J’ai d’abord appris à faire du mobilier, puis des luminaires, des accessoires et des intérieurs. La prochaine étape sera peut-être l’architecture ou le bâtiment. Après avoir fait la création d’intérieur, c’est intéressant de se challenger avec la création d’extérieur. Il y a une centaine de choses que je n’ai pas encore réalisées, comme l’électronique, le transport — qui m’intéresse beaucoup — ou, à une échelle encore plus grande, les tunnels et les ponts. L’avantage d’être designer, c’est la possibilité de toucher à une pluralité de domaines, de la macro à la micro-échelle – je pense notamment au bijou.
Plus jeune, vous avez été musicien. Y a-t-il un autre art dans lequel vous souhaiteriez performer ?
La photographie m’intéresse beaucoup. Comme j’ai un restaurant à Londres, je souhaite aussi approfondir mes connaissances en cuisine. Ce qui m’interpelle, c’est le rapport entre la création culinaire et nos habitudes modernes de consommation des aliments. Côté peinture, j’aimerais bien apprendre à peindre à l’huile de façon plus sophistiquée. En somme, il y a une centaine de choses créatives qui m’attendent. Je pense que je suis plutôt au début de ma carrière (sourire).
Vous êtes né en Tunisie et avez passé votre enfance entre le Maroc et l’Égypte. Êtes-vous inspiré par le(s) design(s) maghrébin(s) ou arabe(s) ?
Je m’intéresse à l’architecture islamique, la géométrie, la façon si délicate qu’a la lumière de passer entre les formes, comme dans les moucharabiehs par exemple. Je pense qu’il y a des points communs avec mon travail.
Où puisez-vous votre inspiration ?
Dans la façon dont on fabrique les choses, les formes (à la main ou avec les outils), tout le travail de main-d’œuvre, les techniques d’usine. J’ai moi-même commencé avec mon propre atelier, donc la visite à l’usine, parler avec les ingénieurs ou les artisans qui façonnent les objets, c’est toujours quelque chose qui me passionne et m’inspire énormément.
Quel élément de design rend une pièce spéciale ?
La lumière. C’est un élément qui transforme une atmosphère et que l’on peut manipuler au-delà de l’objet lampe. De plus en plus, les gens achètent une table ou un canapé pour une vingtaine d’années alors que la lumière est un élément modifiable à l’infini, se remarquant immédiatement. D’ailleurs, on peut en faire le constat lorsqu’on observe les gens assis au restaurant ou chez eux dans leur salon, le lustre est le héros de la pièce.
Si vous étiez une ville ?
Londres, sans hésitation. Ou plus exotique, Le Caire.
Un objet que vous aimeriez inventer ?
Ce serait quelque chose capable de sauver le monde, comme un système permettant de filtrer l’eau salée ou de produire de l’énergie abondante.
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