Selon la dernière note de l’Office des changes sur les indicateurs mensuels des échanges extérieurs, les flux des investissements directs étrangers (IDE) ont fortement baissé au cours des cinq derniers mois. À fin mai 2018, le flux d’IDE a atteint 9,08 milliards de DH contre 13,3 milliards un an auparavant sur la même période (janvier-mai), soit un recul de 31,8%. Cette dégringolade, l’Office des changes les impute à « l’augmentation des dépenses conjuguée à une baisse des recettes », peut-on lire dans le rapport.
En effet, les recettes au titre des IDE au Maroc, s’inscrivent en baisse : de 13,996 MDH elles sont passées à 16,9 MDH, soit – 17,2% (-2.904 MDH). Les dépenses quant à elles, ont bien augmenté sur une année (+1.332 MDH). Passant ainsi de 3,5MDH en 2017 à 4,907 MDH en 2018. Le flux global des IDE recule de ce fait de 31,8% à fin mai.
Fin avril de cette année, les IDE étaient déjà en régression de 18,6% entre janvier et avril, par rapport à la même période en 2017. Une maigre dépréciation, à considérer avec précaution par le professeur en économie, Larbi Jaidi. Il explique : « Concernant les IDE, ce qui est intéressant à regarder ce sont les recettes. Certes, il y a eu une baisse des apports liés aux IDE (de -1,3%, ndlr), mais d’une année à une autre cela ne représente rien en réalité ».
« Les IDE ont surtout baissé durant le mois de mai. En avril, il n’y a pas de chute significative. – 1,3% c’est très peu. Ce qui est donc à relever dans ce rapport de l’Office des changes c’est le recul de 17,2 % des recettes des IDE par rapport à la même période en 2017 (-2,940 MMDH, ndlr) », note Larbi Jaidi.
Toutefois, l’économiste note que les seules données brutes transmises par l’Office des changes « ne permettent pas d’avancer de commentaires ou d’analyses profondes sur la santé des IDE au Maroc », arguant que « les investissements n’évoluent jamais de manière constante sur une même année », qu’ils nécessitent « d’autorisations de commissions », et sont « le fruit d’un processus de réflexion sur la durée ». Larbi Jaidi estime alors qu’« il est impossible de déterminer en un an seulement, et surtout avec si peu d’informations, les causes de ces -31,8% du flux des IDE à fin mai ». Et d’ajouter : « A fin décembre 2018, nous aurons le recul nécessaire pour commenter ces chiffres. Aujourd’hui, il est encore trop tôt pour avancer des hypothèses. »
A savoir si cette régression de la rentrée des investissements étrangers au Maroc est liée au mouvement de contestation du boycott qui sévit dans le pays depuis le 20 avril, l’enseignant chercheur répond : « Je pense que c’est un phénomène purement économique. Et j’insiste sur le fait qu’on ne peut pas encore dire si ces données ont un lien direct avec le contexte social actuel. »
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