La mise à l’ombre du chef de la police algérienne, Abdelghani Hamel surprend les observateurs du régime algérien. Ce dernier semblait incarner une loyauté sans bornes au résident du palais d’El Mouradia, Abdelazziz Bouteflika. A dix mois de l’élection présidentielle, Abdelghani Hamel, à la tête de la Direction générale de la sécurité nationale algérienne (DGSN), était considéré comme le « successeur naturel » du président Bouteflika, lequel est actuellement dans un état de santé notoirement critique.
Appelé à la tête de la DGSN par Bouteflika
Abdelghani Hamel, 62 ans, est originaire de Tlemcen, commune située à l’ouest de l’Algérie et à proximité de la frontière marocaine. Région où résident bon nombre de ministres et hauts fonctionnaires de la galaxie Bouteflika. Ingénieur en informatique de formation, Abdelghani Hamel est aussi diplômé de l’école de gendarmerie. Il a également suivi une formation militaire en Union soviétique et en Egypte. A partir de 1981, il évolue dans l’armée algérienne, gravissant progressivement les échelons.
Entre 1994 et 2004, il est commandant de la gendarmerie nationale à Ghardaïa puis à Tamanrasset (provinces du Sud), avant de prendre la responsabilité de la sécurité d’Alger.
Sa carrière aurait pu s’arrêter là : en juin 2010 Abdelghani Hamel prend sa retraite. Mais, à peine un mois plus tard, le président Bouteflika l’appelle à la tête de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Il remplace ainsi Ali Tounsi, assassiné dans son bureau en février 2010 par l’un de ses collaborateurs.
Abdelghani Hamel se fait connaître du grand public en adoptant une politique moins radicale que son prédécesseur. Selon Jeune Afrique, c’est de lui que viendrait le concept de « gestion démocratique des foules », une méthode policière qui consiste à réprimer les manifestations « sans causer de dommages létaux ». Un procédé notamment mis en pratique entre 2010 et 2014, lors des émeutes qui éclatent dans sud de l’Algérie.
« Abdelghani Hamel est intouchable »
En 2014, alors que des policiers se mobilisent contre leur chef pour dénoncer leurs conditions de travail et la mise en place de coupures budgétaires, le gouvernement fait part de son soutien à Abdelghani Hamel. Revendiquant une augmentation de salaire, ou le droit à un logement décent, ces policiers qui manifestent devant le palais présidentiel exigent le départ d’Abdelghani Hamel. « Nous ne retournerons pas au travail avant le départ de Hamel », scandaient-ils.
En réponse à ce mouvement social, le Premier ministre lui-même avait déclaré que le départ d’Abdelghani Hamel n’était pas de son ressort. Malgré toute la colère que peut susciter son nom, « Abdelghani Hamel est intouchable », écrivait à cette époque le journaliste algérien Farid Allilat. Les temps ont changé.
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