Un nouveau parc éolien voit le jour au Maroc. Situé à Jbel Sendouq à 30 km de Tanger, le parc éolien Khalladi a été inauguré, le 29 juin dernier, en présence du ministre de l’Énergie, Aziz Rabbah.
D’un investissement de 1,8 milliard de dirhams, le parc éolien Khalladi dispose d’une capacité installée de 120 MW. La production de la centrale représente 370 GWh, soit la consommation électrique annuelle de 400.000 habitants, ce qui équivaut aux besoins d’une ville de la taille de Tétouan. Le parc emploie 600 personnes, dont une majorité de locaux.
Le parc éolien est composé de 40 éoliennes d’une capacité de 3 MW chacune. Chaque turbine est installée sur une tour de 80 mètres et est équipée de trois pales de 45 mètres. A l’exception des 40 turbines éoliennes construites par l’équipementier VESTAS qui se chargera également de leur exploitation et de la maintenance, la construction du parc éolien a été réalisée par des entreprises marocaines. La réalisation du projet a nécessité une durée de construction totale de 24 mois.
Partenariat maroco-saoudien
Le projet est détenu à hauteur de 75% par ACWA Power et de 25% par Argan Infrastructure Fund (ARIF). ACWA Power est un groupe saoudien détenu par Sanabil Direct Investment Company (appartenant au Fonds d’investissement public de l’Arabie saoudite), l’Agence Saoudienne des pensions publiques et la Société Financière Internationale (SFI – membre du Groupe Banque mondiale). Le groupe est spécialisé dans la production d’électricité et le dessalement de l’eau de mer. ACWA Power a également investi dans les centrales solaires NOOR I, NOOR II, NOOR III et NOOR PV I.
Argan Invest, appartenant à FinanceCom, gére des fonds d’investissements dans plusieurs secteurs économiques. Parmi lesquels Argan Infrastructure Fund (ARIF), fonds d’investissement dédié au développement des infrastructures en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne. Les actionnaires de ce fonds sont RMA, la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque Européenne d’Investissement (BEI), Proparco et la Société Financière Internationale (SFI).
Le projet a été financé par une dette à long terme, principalement avec la contribution de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) en collaboration avec le Fonds pour les Technologies Propres (CTF) et la BMCE. Khalladi est le premier projet d’énergie renouvelable à être financé par la BERD au Maroc, sur la base de financements contractuels et sans aucune subvention.
La durée d’exploitation du projet est de 25 ans, renouvelable une fois. Au-delà de cette date, l’exploitation du parc éolien reviendra à l’Etat.
Le parc éolien Khalladi fait partie de la stratégie nationale de développement des énergies renouvelables qui prévoit d’atteindre 42% de la puissance électrique installée en énergie renouvelable (éolien, solaire, et hydraulique) à l’horizon 2020.
Destiné à des clients privés
Selon la loi 13-09 relative aux énergies renouvelables, la production d’électricité, d’origine renouvelable, peut être vendue à des clients industriels avec la possibilité de vente de l’excédent d’énergie à l’ONEE. Le parc Khalladi a signé des contrats d’achat d’électricité long terme avec LafargeHolcim, ASMENT et CIMAT. Un contrat d’achat d’électricité court terme a été signé avec la SNEP. La production résiduelle sera cédée à l’ONEE.
Sur la question des prix de vente de l’électricité, et de son impact sur la facture du consommateur final, Mohamed Alaoui M’Hamdi, directeur général d’ACWA Power Khalladi, nous a assuré qu’il reste plus avantageux pour le parc éolien d’avoir des clients industriels que d’injecter l’électricité dans le réseau ONEE. L’ONEE achetant l’électricité produite à un prix préférentiel.
Pour Paddy Padmanathan, PDG d’ACWA Power, l’Etat marocain subventionne de toute façon l’électricité vendue aux consommateurs, il est alors préférable que cette énergie vienne d’une production nationale d’énergie renouvelable plutôt que d’énergies fossiles importées.
Le parc Khalladi fait aussi parti du Mécanisme de Développement Propre (MDP), qui est un mécanisme économique de la finance du carbone élaboré dans le cadre du protocole de Kyoto. Le MDP vise à récompenser financièrement toute instauration de technologies réduisant ces émissions dans les pays en voie de développement, en monétisant la valeur, qui devient alors négociable en unités d’équivalent d’une tonne de CO2.
Le parc éolien Khalladi permettra une réduction annuelle des émissions de CO2 estimée à 144.000 tonnes.
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