Côté pile, la capitale économique, son quartier d’affaires dans la commune du Plateau, sa circulation et ses rues saturées de taxis noirs et jaunes, de cars rapides bariolés, de charrettes à chevaux et de petits commerçants à la sauvette : vendeurs de passereaux, d’arachides, cordonniers, coiffeurs, mécaniciens. Côté face, un sanctuaire de sons, d’odeurs, de couleurs, une architecture visuellement très stimulante, des créateurs de mode et de design au style très affirmé et des artistes à l’inspiration foisonnante.
Et au milieu de tout cela, des îles du bout du monde, une corniche à perte de vue sur laquelle s’alignent des équipements sportifs aux couleurs vives, la mosquée de la divinité d’architecture arabo-mauresque (en grande partie édifiée grâce au soutien de Hassan II), le restaurant Le Lagon avec son promontoire sur la baie de Dakar où, dit-on, le roi Mohammed VI aurait ses habitudes, et enfin, son carnet d’adresses, tantôt chics, tantôt populaires comme le restaurant de l’Institut culturel français, avec ses petites tables drapées de wax et son délicieux poisson au four, ou encore le Phare des Mamelles qui, le week-end, à la nuit tombée, est l’un des hot spots de la jeunesse branchée et dorée avec ses sessions live et ses soirées clubbing. Pittoresque, Dakar ? Oui, mais ouverte, authentique et terriblement accueillante. La preuve par sept.
Weaving Art Objects (WAO)
Peintre, designer, styliste, galeriste, chef d’entreprise, cette femme à l’allure forte et suave est un peu la prêtresse locale du style. Connue dans l’industrie de la mode pour son savoir-faire artisanal, Aissa Dione a remis le précieux tissu manjak au goût du jour et collabore avec les plus grands noms et maisons de la fashion-sphère, de Hermès à Peter Marino, du restaurant Thoumieux au Café de l’Esplanade, à Paris, et, plus récemment, Christian Louboutin. En escale à Dakar, on fait obligatoirement un crochet par son concept-store, niché dans le lobby du Pullman Dakar Teranga, pour faire le plein de coussins, babouches, sacs, courtepointes ou rideaux.
aissadionetissus.com
Le lac rose
Etendu telle une oasis entre la savane et la plage, sur 5 km de long pour 800 m de large, et séparé de l’océan par un interminable cordon dunaire planté de filaos, le lac Retba — plus connu sous le nom de lac rose — a la particularité de détenir un taux record de salinité, ce qui lui permet de voir sa teinte se modifier du rose au mauve en fonction de l’intensité des rayons du soleil. Comment en admirer toute la beauté ? En enfourchant un quad pour en faire le tour, sans oublier de s’arrêter ici et là pour prendre des photos, entre vendeurs ambulants et chaloupes accostées et colorées. Clichés mémorables assurés.
au-senegal.com
Le Pullman Dakar Teranga
Un très beau cinq étoiles, repaire de tous les chefs d’états depuis son ouverture en 1977. Pour l’anecdote, l’établissement a été pendant des décennies le seul à bénéficier d’une belle terrasse avec vue panoramique sur l’océan et d’une piscine chauffée. Résultat, tous les hauts fonctionnaires du pays ou presque y ont appris à nager et nombreuses sont les riches familles dakaroises à y avoir marié leurs enfants. C’est dire si le lieu est empreint d’histoire et de sentimentalité. Récemment refait à neuf, dans un style d’épure, ultra-confort et design, l’hôtel est le nouveau QG des businessmen de passage autant que d’une clientèle étrangère exigeante. D’ailleurs, c’est l’une des adresses préférées des familles et des couples marocains. Lobby composé de plusieurs espaces dédiés à l’art ou la détente food&beverage, corners dédiés aux créateurs de mode, mobilier de designers sénégalais, spa chic et pointu, restaurant à la cuisine maison épatante (le vendredi, commandez un thiep bou dienne, célèbre “couscous de poisson” au riz brisé), l’établissement cumule les bons points. (A partir de 1800 DH la chambre supérieure, petit-déjeuner inclus).
www.pullmanhotels.com
La Librairie Aux 4 Vents
C’est l’adresse la mieux achalandée du pays, bien connue des étudiants et des intellectuels. Tenue par une famille de Libanais depuis près de 40 ans, il s’y passe toujours quelque chose (dédicaces, tables rondes auteur/lecteur, etc.). Un conseil : s’y balader en touriste, entre le rayon Beaux-livres — qui regorge de très beaux ouvrages photographiques sur le Sénégal — et celui réservé aux auteurs nationaux. Lire les grands auteurs du pays que l’on visite reste un moyen épatant de nourrir sa découverte sur place ou la prolonger après son départ. Notre Top 3 : Celles qui attendent de Fatou Diomé, L’aventure ambiguë de Cheick Hamidou Kane et Une si longue lettre de Mariama Bâ.
librairie4vents.com
L’île de Gorée
Le trajet d’une vingtaine de minutes que l’on emprunte en chaloupe pour la rallier constitue à lui seul un voyage. Mais une fois le pied posé à terre, l’émotion se fait grande. Ici, il y fait souvent “aussi beau qu’il y fait triste”, pour paraphraser les Mots-cris de Léopold Sédar Senghor (1906-2001), écrivain et premier président du Sénégal. Et pour cause, ce tout petit territoire d’à peine 50 hectares a été, du XVe au XIXe siècle, l’un des centres de transit les plus importants d’Afrique de l’Ouest pendant la traite des esclaves. Si on souhaite l’explorer, prévoir au moins une demi-journée, le temps d’arpenter ses petites ruelles attachantes et peuplées de vieilles maisons fleuries de bougainvillier, se recueillir à la Maison des esclaves, discuter avec les marchandes ambulantes (il faut demander Monique, véritable figure locale) et finir par une pause-déjeuner ou goûter dans l’un des nombreux cafés qui bordent la côte.
esclavage-memoire.com
Nanawax
Elle s’appelle Maureen Ayité, elle est béninoise et possède près de six boutiques en Afrique de l’Ouest. Sa grand-mère était revendeuse de pagnes, elle est sa digne représentante, version 2018 s’entend, catégorie Afrique multiple, mode et profondément créative. Son truc à elle, c’est les tissus en coton type wax ou bazin, flanqués de beaux imprimés béninois, sénégalais ou rwandais et déclinés sur une panoplie de pièces mode ou d’objets du quotidien, du maillot de bain à la pochette du soir en passant par le paréo-robe ou même les accessoires de bureau (trousses, chemises cartonnées).
Sea Plaza, niveau -1. Ouvert du lundi au dimanche, de 10h à 20h. Tél.: +221 338 252 991.
La Galerie Antenna
Créée par la famille Everle en 1964 (qui la possède encore), cette adresse est une institution si l’on souhaite en savoir plus en matière d’art africain primitif et contemporain. Masques, bustes, statuettes, tableaux et marionnettes venus du Sénégal, de Sierra Leone, du Gabon ou du Mali, l’incroyable collection que le couple fondateur de Français a constitué au fil des ans est remarquable et se visite autant qu’elle s’achète. On y va aussi pour la très belle sélection de bijoux wolof vintage trempés dans l’or et même ceux, plus récents, imaginés par des artisans locaux, en plaqué or et tourmaline.
galerieantenna.com
Dakar, quand partir?
Pour les amateurs de surf, les mois de janvier et février sont idéaux : l’eau y est chaude, le temps clément et les grosses vagues au rendez-vous. Côté arts, la biennale de l’art africain Dak’Art qui se tiendra en 2018 du 3 mai au 2 juin est incontournable et présentera d’ailleurs plusieurs artistes marocains catégorie «In», comme la photographe Yasmina Alaoui ou les plasticiens Mounir Fatmi, Younes Rahmoun et Mehdi Georges-Lahlou. On aime aussi la Dakar Fashion Week, qui se tient chaque année en juin, et le très beau Festival de Jazz de Saint-Louis en avril/mai, qui commence à se faire une solide réputation internationale grâce à des têtes d’affiche comme Marcus Miller ou Shahin Novrasli.
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