Trois mois après avoir délivré les premières licences d’exploitation de charbon à Jerada, le ministère de l’Energie, des mines et du développement durable a délivré pour la seconde fois le précieux sésame à d’anciens ouvriers clandestins, le 12 juin à la préfecture de la ville.
La problématique d’exploitation du charbon était à l’origine du soulèvement populaire que Jerada vit depuis fin décembre 2017.
Chapeautée par le gouverneur de la province de Jerada, Mabrouk Tabet et le directeur des mines au ministère de tutelle, Ali Mellouki, cette deuxième opération d’octroi des licences d’exploitation de charbon « s’inscrit dans le cadre de la concrétisation des engagements pris par les autorités publiques en interaction positive avec le dossier revendicatif des habitants de la province », indique le communiqué de la province de Jerada à cette occasion.
Le document cite notamment « la promotion de la situation socio-économique des ouvriers qui exploitaient les puits de charbon (cendriers) de manière anarchique ».
Cinq sociétés et une coopérative ont pu bénéficier de ces nouvelles attributions, sans que nous connaissions pour l’heure leur identité. Crées tout récemment et ayant reçu l’aval des services compétents au sein de la préfecture de la ville, elles s’ajoutent donc aux trois coopératives créées dans les quartiers Ouled Ameur et B2 à Jerada et qui bénéficient de licences depuis le 21 mars dernier.
«Durant notre dernière réunion avec le wali, nous avions scindé en trois les catégories d’ouvriers travaillant dans les descenderies clandestines », nous explique Aziz Aït Abbou, longtemps considéré comme le leader du Hirak local, constitué de six comités de quartiers.
Ayant précédemment procédé à un diagnostic, les comités de quartiers avaient listé les ouvriers souhaitant continuer à travailler dans l’exploitation du charbon, ceux qui souhaitent se reconvertir dans d’autres activités productives, ainsi que les détenteurs de diplômes réclamant des emplois équivalents à leurs formations.
Dans la cité minière, « d’autres ouvriers continuent à risquer quotidiennement leur vie dans les descenderies clandestines, sans la moindre protection sociale » rappelle Abdelkader Aguili, représentant local du Centre marocain des droits de l’Homme (OMDH). Il avance que « les structures productives ne peuvent contenir l’ensemble de la main d’oeuvre travaillant dans le charbon ».
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