Les Hassani sont une vieille famille rbatie. Saâd est né — en 1948 — et a grandi dans une belle demeure néo-andalouse du quartier Laâlou, à la lisière de la place des Oudayas. La kasbah et la plage y attenant sont le décor de ses jeux d’enfants. Il fait ses études primaires et secondaires dans l’école d’obédience nationaliste, un brin traditionnaliste, dite Madariss Mohammed El Khamiss, sise également dans la médina. Son père est bazariste. À la maison, on trouve des tapis persans, de l’argenterie de Manchester, des taous de Chine et beaucoup de tarz rbati. On écoute el ala, on mange très bien — on reçoit beaucoup, notamment les clients étrangers du paternel. On ne sait trop pourquoi, Saâd s’adonne très tôt au dessin et à la peinture. Les parents ne s’opposent pas à cette passion, malgré les résultats scolaires médiocres de l’enfant comme de l’adolescent qu’il est.
Une première exposition déjà très chic
Il se trouve qu’un des clients du père Hassani n’est autre que le conseiller culturel de l’Ambassade des États-Unis. Séduit par “cette représentation de personnages et d’objets avec, comme...