C’est à l’issue d’un entretien en tête à tête que le roi Mohammed VI et le président nigérian Muhammadu Buhari ont présidé la cérémonie de signature de trois accords de coopération dont un portant sur le projet de gazoduc Maroc-Nigeria ce dimanche 10 juin . Les tenants et les aboutissants de ce projet colossal ont été exposés par Farouk Garba Said, directeur général de la Compagnie de pétrole nationale nigériane (NNPC) et Amina Benkhadra, directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM).
Un tracé mixte
Devant les deux chefs d’Etat, les deux responsables ont évoqué la première phase du projet, les études de faisabilité, assurant que celle-ci a été préparée «de manière efficace et constructive afin de s’assurer que l’étude de faisabilité du gazoduc […] soit réalisée par le contractant de manière professionnelle et conformément aux meilleures pratiques internationales».
A l’issue de cette étude de faisabilité, trois tracés ont été établis par la NNPC et l’ONHYM. Le premier est un tracé offshore, le second est un tracé onshore qui longe la côte tandis que le troisième est un tracé mixte. «Pour des raisons d’ordre économiques, politiques, juridiques et sécuritaires » le choix du Maroc et Nigéria s’est finalement porté sur le tracé mixte, une combinaison onshore-offshore.
«Le gazoduc mesure approximativement 5.660 km et son CAPEX (dépenses d’investissement, ndlr) a été défini» relaie la MAP sans toutefois donner plus de précisions. Selon les responsables de l’ONHYM et de la NNPC, la construction du gazoduc devrait être opérée en plusieurs phases et répondre aux besoins des pays traversés et de l’Europe « au cours des 25 prochaines années ».
Recherche de financements
Farouk Garba Said et Amina Benkhadra ont également annoncé le lancement de la deuxième étape du projet, la FEED (Front-End Engineering Design, études d’ingénerie de base). Celle-ci devrait permettre, à travers la signature de protocoles d’accords, d’impliquer les pays traversés et la CEDEAO, de valider les volumes disponibles pour l’Europe par les Majors au Nigeria et par NNPC, et d’entamer les discussions avec les opérateurs du champ Tortue au large du Sénégal et de la Mauritanie. Cette phase du projet devrait également permettre au Maroc et au Nigeria de sonder d’éventuels clients européens.
La FEED sera également l’occasion pour Rabat et Abuja « d’affiner les estimations de couts d’investissements et d’exploitation, de finaliser l’analyse économique sur la base des volumes et des hypothèses de construction finalisés et d’entamer les discussions avec les banques internationales de développement pour tester leur disposition à financer ce projet » rapporte la MAP.
Le Maroc en soutien de l’agriculture nigériane
Deux autres accords bilatéraux ont été signés lors de cette cérémonie présidée Muhammadu Buhari et Mohammed VI. Le premier, est un protocole d’accord entre l’Office Chérifien des Phosphates (OCP S.A) et le Fonds souverain nigérian (Nigeria Sovereign Investment Authority, NSIA) pour le développement d’une plateforme industrielle au Nigeria pour la production d’ammoniaque et des produits dérivés . Il a été signé par Mostapha Terrab, PDG de l’OCP et Uche Orji, DG du NSIA.
Le dernier accord signé , une convention de coopération dans le domaine de la formation professionnelle agricole et de l’encadrement technique entre le ministère de l’Agriculture marocain et le ministère nigérian de l’Agriculture et du développement rural. Il a été signé par les ministres de l’Agriculture marocain et nigérian, Aziz Akhannouch et Audu Ogbeh.
Avec MAP
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