À Tanger, un nouveau port pour dynamiser le secteur de la croisière en berne

Le port rénové de Tanger, inauguré hier par Mohammed VI, a de très hautes ambitions pour le tourisme de croisières. La destination Maroc a pourtant connu une baisse de fréquentation de plus d’un tiers entre 2016 et 2017.

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Les croisiéristes sont très sensibles aux indicateurs sécuritaires. Crédit: AFP

Initié en mars 2010 par le Roi Mohammed VI, le Projet de reconversion de la zone portuaire de Tanger Ville a pour principal objectif de permettre à la ville du Détroit de se positionner en tant que destination phare du tourisme de croisière et de plaisance à l’échelle internationale », annonçait le 7 juin soir une dépêche de l’agence MAP, à l’occasion de l’ouverture officielle de deux nouveaux ports de pêche et de plaisance dans la capitale du Nord.

Selon Mohamed Ouanaya, PDG de la Société d’aménagement pour la reconversion de la zone portuaire de Tanger (SAPT) cité dans la Vie éco de cette semaine, « l’objectif est d’accueillir 300.000 croisiéristes en 2020 et 750.000 en 2025 ».

Des attentes très élevées, quand on considère les chiffres communiqués par l’Agence nationale des ports (ANP) sur les effectifs de ces touristes pour les deux saisons précédentes: 96.310 en 2016, et surtout 23.590 en 2017. Cette chute vertigineuse de 75,5% en une année s’expliquerait par le relèvement de l’indice sécuritaire, particulièrement scruté par les opérateurs, au niveau 2. En effet, son ré-abaissement à l’échelon 1 en 2018 a dopé les performances pour les deux premiers mois, avec 6.248 passagers enregistrés en janvier-février (+111%).

Des résultats qui suivent la tendance nationale

À l’échelle nationale, les arrivées de croisiéristes ont diminué de 34,4% en 2017. Si les quais de Tanger ont été significativement les plus désertés, ceux de Casablanca (-37,8% à 105.892) et de Safi (-100%, avec 1.056 entrées en 2016 pour 0 en 2017) ont également été sévèrement affectés. Les infrastructures dédiées à Agadir sont les seules à avoir connu une augmentation, avec 93.042  voyageurs dénombrés, contre 71.396 au cours de l’exercice précédent (+30,3%).

En revanche, les indicateurs sont repartis au vert pour ce début 2018, avec une hausse générale de 51,9% observée lors des deux premiers mois. Le ministère du Tourisme, qui vise entre 300.000 et 550.000 croisiéristes d’ici un an et demi, lancera prochainement des comités national et locaux pour se donner les moyens de sa politique.

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