La soirée a débuté par une prise de parole de l’actrice italienne Asia Argento, une des accusatrices d’Harvey Weinstein, qui a affirmé que le producteur américain accusé de viols et d’agressions sexuelles ne serait « plus le bienvenu » sur la Croisette.
Le réalisateur franco-suisse Jean-Luc Godard, qui présentait « Le Livre d’image » a pour sa part été récompensé d’une Palme d’or spéciale « à un artiste qui fait avancer le cinéma », qui « a repoussé les limites, qui cherche sans arrêt à définir et à redéfinir le cinéma », a expliqué Cate Blanchett.
Première palme d’or japonaise depuis « L’Anguille » de Shohei Imamura en 1997, « Une affaire de famille », qui a ému la Croisette, raconte l’histoire d’une famille qui vivote et chaparde dans les magasins et recueille une fillette maltraitée.
« A chaque fois que je viens ici, que je suis invité au Festival de Cannes, je me dis que c’est vraiment un endroit où l’on reçoit beaucoup de courage », a souligné Hirokazu Kore-Eda en recevant son prix.
« Je ressens aussi de l’espoir, l’espoir peut-être que grâce au cinéma les gens qui habituellement s’affrontent, les mondes, les pays qui s’affrontent, peuvent peut-être se rejoindre. Je vais donc accepter, recevoir ce courage et cet espoir que j’ai reçus ici », a-t-il ajouté.
Le réalisateur a dit aussi vouloir partager son prix « avec les deux réalisateurs qui n’ont pas pu être présents ici à Cannes », l’Iranien Jafar Panahi et le Russe Kirill Serebrennikov, tous deux interdits de voyager à l’étranger, et avec « les jeunes réalisateurs qui commencent dans le métier et qui vont nous créer beaucoup de beaux films à l’avenir ».
L’Américain Spike Lee a été récompensé par le Grand Prix pour « BlacKkKlansman », polar aux allures de pamphlet contre le racisme, inspiré de l’histoire vraie d’un policier afro-américain qui a infiltré le Ku Klux Klan en 1978.
Dans un palmarès qui a distingué deux des trois réalisatrices en compétition, la Libanaise Nadine Labaki a reçu le prix du jury pour « Capharnaüm », un film sur l’enfance abandonnée à travers l’histoire d’un gamin laissé pour compte qui attaque ses parents pour lui avoir donné la vie.
En recevant son prix, la cinéaste a lancé un vibrant appel à « ne plus continuer à tourner le dos et rester aveugle à la souffrance de ces enfants qui se débattent comme ils peuvent dans ce capharnaüm qu’est devenu le monde ».
« Je voudrais vous inviter à réfléchir, parce que l’enfance mal aimée est à la base du mal dans le monde », a-t-elle ajouté.
Le prix d’interprétation masculine est revenu à l’acteur italien Marcello Fonte pour son interprétation d’un toiletteur pour chiens dans « Dogman », de son compatriote Matteo Garrone.
Le prix d’interprétation féminine a été reçu par l’actrice kazakhe Samal Esljamova pour son rôle de réfugiée kirghize poussée aux dernières extrémités pour survivre dans « Ayka » de Sergueï Dvortsevoï.
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