Moins de stars cette année sur le tapis mais une étoile qui a brillé sans discontinuer pendant tout le festival: Cate Blanchett. L’actrice australienne qu’on avait connue en reine Elizabeth I (« Elizabeth » et « Elizabeth: l’âge d’or »), Bob Dylan (« I’m not there »), Katharine Hepburn (« Aviator »), ou encore la reine des Elfes, Galadriel, dans « Le seigneur des anneaux » a parfaitement tenu le rôle de présidente de jury. Par ses déclarations en faveur d’une meilleure place pour les femmes dans le 7e Art mais aussi par ses robes flamboyantes, qui ont fait crépiter les flashes.
Kristen Stewart n’en fait qu’à sa tête: l’actrice américaine et membre du jury a fait un pied de nez au « dress code » des soirées de gala en retirant ses talons hauts avant une montée des marches. L’ascension s’est terminée pied nus. Rebelle attitude toujours, elle est apparue une autre fois sur tapis rouge avec un costume et une paire de mocassins plats.
A Cannes, une belle photo vaut tous les discours: bras dessus-bras dessous, Cate Blanchett et Agnès Varda, entourées de 80 actrices, productrices, décoratrices, distributrices, ont font corps au nom de l' »égalité salariale ». Soit la réunion des contraires, une star d’Hollywood côte à côte avec une figure du cinéma indépendant, pour une même cause: celle de la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes. Une question qui a traversé ce Festival, le premier post-Weinstein.
Une rangée de Stormtroopers, célèbres gardes de l’Empire galactique, de chaque côté du tapis rouge, et le légendaire guerrier wookie Chewbacca au milieu: le tapis rouge s’est projeté dans la Guerre des étoiles pour la première européenne de « Solo ». Joonas Suotamo, basketteur finlandais qui interprète dans le film Chewbacca – le compagnon de route de Han Solo couvert de poils – n’est pas passé inaperçu non plus avec ses 2,08 mètres.
Une basket noire à un pied, une blanche à l’autre, Spike Lee a fait son retour sur la Croisette 27 ans avec un « BlacKkKansman » vitaminé, mélange entre polar, comédie et pamphlet anti-Trump. Coiffé d’un béret noir et vêtu d’une veste imprimée de feuilles dorées, brandissant deux poings américains LOVE et HATE, le réalisateur a fait le show sur le tapis rouge.
Comme tous les ans, les robes ont été scrutées et photographiées sur toutes les coutures. Habituée de la Croisette, l’ancienne Miss Monde et actrice indienne Aishwarya Rai éblouit les photographes samedi avec une magnifique robe violette dotée d’une longue traine lui donnant l’allure d’un oiseau prenant son envol. Ont été aussi remarquées quelques anonymes avec le top-model canadien Winnie Harlow avec une robe noire à traine, l’actrice thaïlandaise Araya Hargate avec une robe jaune digne de la « Reine des neiges » ou quelques anonymes portant des tenues extravagantes.
« Stop the attack on Gaza »: la photo de la Libanaise Manal Issa brandissant une affiche de soutien aux Palestiniens sur le tapis rouge cannois a fait parler d’elle. Au pied des marches, l’actrice de 26 ans a déplié une grande feuille de papier blanche, avec en rouge ce message faisant référence aux près de 60 manifestants palestiniens tués lundi, dans de violents affrontements entre soldats israéliens et Palestiniens.
Seize actrices françaises noires et métisses ont monté ensemble les marches pour dénoncer la sous-représentation des personnes noires dans le 7e Art en France. Emmenées par Aïssa Maïga, la comédienne à l’origine d’un livre collectif « Noire n’est pas mon métier », les actrices françaises – parmi lesquelles Eye Haidara, Sonia Rolland ou Firmine Richard – ont été accueillies par la chanteuse burundaise Khadja Nin, membre du jury de la 71e édition.
Bien loin de la soirée privée qui tourne au chaos dans le film « Climax », le nouvel opus du sulfureux Gaspar Noé, l’équipe du film a transformé le tapis rouge en joyeux dancefloor. L’enfant du film de cette « histoire poisseuse et obsédante », le petit Vince Galliot Cumant, 7 ans, menait la danse. Gaspar Noé et sa bande ont eu raison d’anticiper les réjouissances : « Climax » a décroché vendredi l’Art Cinéma Award de la Quinzaine des réalisateurs.
Jean-Luc Godard, Jafar Panahi, Kirill Serebrennikov… Le tapis fut aussi marqué par quelques absents de marque. Comme d’habitude pour « JLG » qui avait déjà boudé le faste cannois en 2010 et en 2014. Pour des raisons politiques pour les deux autres: l’Iranien Panahi est interdit de travailler et de voyager par Téhéran et Serebrennikov est assigné à résidence en Russie depuis son arrestation en plein tournage de « Leto ». Tous deux ont été longuement ovationnés lors de la projection de gala de leurs films, où des sièges portant leur nom sont restés vides.
L’autre absent de l’année était le selfie, banni du tapis rouge par les organisateurs, même si plusieurs festivaliers ont su déjouer la vigilance des agents chargés de les surveiller pour immortaliser leur montée des marches
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