Guelmim-Oued Noun: Miné par des tensions RNI-USFP, le Conseil régional suspendu par l'Intérieur

Le ministère de l’Intérieur a annoncé, le 16 mai, la suspension du Conseil de la région de Guelmim-Oued Noun et la mise en place d'une délégation spéciale chargée de l'expédition des affaires courantes.

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Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur Crédit: MAP

Dans un communiqué, relayé dans la soirée du 16 mai par l’Agence de presse MAP, le ministère de l’Intérieur annonce la suspension du Conseil de la région Guelmim-Oued Noun. Une décision prise en vertu des « dispositions de l’alinéa 2 de l’article 89 de la Constitution », lesquelles permettent au gouvernement de s’assurer de l’exécution des lois et de la « loi organique n° 111-14 relative aux régions », détaille la communication du département d’Abdelouafi Laftit. Cette suspension s’accompagne de la nomination d’une délégation spéciale chargée de l’expédition des affaires courantes du Conseil durant la période de suspension.

La décision du ministère de l’Intérieur fait suite à la présentation d’un rapport détaillé sur le Conseil régional de Guelmim-Oued Noun soumis par le wali de la région à Abdelouafi Laftit. Le texte détaille les principaux aspects des anomalies de fonctionnement dont pâtit le Conseil de la région qui est « dans un état de stagnation et de dysfonctionnement« , selon ce communiqué.

Des tensions qui durent

Concrètement, le Conseil de cette région du Sahara est à l’arrêt depuis début 2017. Cela à cause de graves divergences entre le président du RNI, Abderrahim Ben Bouaida, et l’opposition menée par l’USFP d’Abdelouahhab Belfqih. Aucune session n’a pu se tenir depuis cette date. Pire : le budget de 2018 n’a pas pu être adopté. Le président du RNI a été mis en minorité et les divergences ont atteint un tel stade que les directions des deux partis  ont été appelées à la rescousse. En vain, car chaque formation continue de camper sur ses positions.

« Abderrahim Ben Bouaida voulait nous faire avaler la pilule en évoquant les conventions signées devant le roi. C’est à lui de cesser d’utiliser le roi pour justifier l’injustifiable« , déclarait Abdelouahab Belfqih à TelQuel en juillet 2017 en faisant allusion aux conventions signées devant le roi en novembre 2016 et relatives au plan de développement du Sahara. L’un des grands projets en question concernait la voie express Tiznit-Dakhla.

Le blocage ayant trop duré, la tutelle a fini par intervenir. Dans un premier temps, le département d’Abdelouafi Laftit a tenté de mener les deux partis vers un consensus avant de suspendre le Conseil de la région. Contactés par nos soins Abderrahim Ben Bouaida et Abdelouahab Belfqih sont restés injoignables.

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