Lundi 7 mai, en début de soirée, le ministère des Habous et des affaires islamiques a diffusé un communiqué pour annoncer la suspension de Mostafa Mouhri, imam de la mosquée Ibrahim El Khalil dans le quartier populaire Chemaou à Salé.
Selon le département d’Ahmed Toufiq, l’imam suspendu n’a pas respecté les dispositions du « Guide de l’imam et du prédicateur » lors de son prêche du vendredi 27 avril. « Il a traité de sujets qui relèvent de la compétence d’autres institutions« , lit-on dans le communiqué du ministère des Habous et des affaires islamiques.
Selon ce département, Mostafa Mohri n’en serait pas à sa première « incartade« . Il aurait ainsi, poursuit la même source, critiqué les partis politiques lors du prêche de la prière de l’Aid Al Fitr le 27 juin 2017. A une autre occasion, alors qu’il était envoyé en mission à l’étranger, il aurait tenu dans une mosquée des propos qui « portent atteinte à son pays« .
Mais que reproche-t-on exactement à l’imam de Salé lors de son prêche du 27 avril dernier? En lisant entre les lignes, on découvre que le prédicateur parle dans son prêche, intitulé « L’éthique des commerçants« , de la hausse des prix à l’approche du mois de ramadan. Le lien a vite été fait avec la campagne de boycott qui vise actuellement les produits de Sidi Ali, Afriquia et Centrale Danone.
Contacté par TelQuel Arabi, Mostafa Mouhri affirme qu’il n’en est rien. « Je fais le même prêche depuis plusieurs années à l’approche du mois de ramadan parce que c’est le mois où on relève une augmentation des prix de manière injustifiée« , nous déclare l’imam suspendu.
Ce que le département d’Ahmed Toufiq ne dit pas dans son communiqué, c’est que l’imam a été suspendu juste après son prêche du 27 avril et remplacé dès le 4 mai par un autre prédicateur. Cette suspension est intervenue après un rapport élaboré par la délégation provinciale de Salé et malgré les explications écrites de Mostafa Mouhri.
L’imam suspendu est âgé de 68 ans. Coopté par le célèbre théologien Mekki Naciri, il a fait ses premiers pas en tant que prédicateur dès 1992 dans plusieurs mosquées de Salé. Mostafa Mouhri est également professeur de français à la retraite, après 40 ans d’enseignement.
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