Les réactions de la Bourse de Casablanca au boycott d'Afriquia, de Sidi Ali et de Centrale Danone

Après 10 jours de boycott visant les stations service Afriquia, les produits des Eaux minérales Oulmès et ceux de Centrale Danone, Telquel.ma analyse les cours des l'actions de ces trois sociétés côtées à la Bourse de Casablanca.

Par

La Bourse de Casablanca. Crédit: Yassine Toumi/TelQuel

Le 30 avril, 10 jours après un appel au boycott des marques Afriquia, Les Eaux minérales d’Oulmès et Centrale Danone, le marché boursier a sanctionné les cours de Centrale Danone et d’Afriquia Gaz. A la Bourse de Casablanca, leurs actions ont perdu près de 6% chacune, les plaçant en tête des valeurs ayant connu les plus forte baisse.

Les actions des Eaux minérales d’Oulmès, quant à elles, avaient perdu 5% de leur valeur au premier jour du boycott, avant de les reprendre 4 jours plus tard, sans qu’il soit possible d’établir un lien avec la campagne entamée le 20 avril.

Afriquia Gaz, une chute entamée au mois d’avril

Afriquia Gaz, détenue à 68 % par Afriquia SMDC et AKWA Holding, est en bourse depuis mai 1999. Historiquement, la valeur, qui a une capitalisation de 11 milliards de dirhams, a toujours affiché une tendance de fond haussière, et a toujours sur-performé l’indice MASI. La libération des prix du carburant en 2015, et ses résultats annuels successifs expliquent cette hausse. En 2017, le résultat net de la société a en effet progressé de 19,5% par rapport à 2016, affichant 550 millions de dirhams.

Au cours des trois derniers mois, cependant, la société a perdu de sa liquidité. Portés par les résultats de l’entreprise, le cours Afriquia Gaz a néanmoins continué à surfer sur un trend haussier durant le mois de mars. Depuis le 19 avril, la valeur a tout de même connu une correction à la baisse en perdant 2,22% ou 75 dirhams pour clôturer la séance à 3 300 dirhams dans un volume d’activités de 1 532 actions.

Des analystes avaient expliqué cette baisse par le fait que les investisseurs avaient anticipé ces résultats positifs et que donc, après leur publication, le volume d’échange était revenu à la normale. Afriquia Gaz n’avait pas connu de mouvement particulier depuis ce 19 avril, et son cours avait d’ailleurs peu évolué durant les premiers jours du boycott.

La séance du 30 avril, en revanche, a été particulière pour Afriquia Gaz. La valeur a perdu 6% environ pour afficher un cours de clôture de 3 103 dirhams, soit une perte par action de 197 dirhams en une seule séance. Sa performance en bourse depuis le début d’année a ainsi été ramenée à 5,19%. Le volume des transactions reste trop faible pour être significatif, mais des analystes y voient déjà un début de doute sur les réalisations de la société.

bvc1

Source: BVC

Les Eaux minérales d’Oulmes, chute express

A la Bourse, en termes de volume, Les Eaux minérales d’Oulmes font partie des sociétés qui ne connaissent pas spécialement de volatilité. Aussi, son cours ne varie généralement qu’à l’occasion d’informations capitales la concernant.

C’est ainsi que, lorsque Les Eaux minérales d’Oulmes ont publié au cours du mois de mars des résultats prolifiques pour l’années 2017 – un résultat net de 195 millions de dirhams en hausse de 16% par rapport à fin 2016 -, le cours a grimpé à son sommet record pour l’année, notamment après la décision de distribuer un dividende de 84 DH par action. Cette bulle n’a pas duré. Les prises de bénéfices ont corrigé le cours de l’action qui est redevenu stable jusqu’au début du boycott. Au premier jour du boycott, le 20 avril, le titre a perdu 5,08%, soit 91 dirhams en une seule séance pour clôturer à 1 700 dirhams. Lors de la séance du 24 avril, l’action reprenait 5,88%. Sa performance en bourse depuis le début d’année à été ramenée à 6,38%.

bvc2

Source : BVC

Chez Centrale-Danone rien ne bouge

Filiale à hauteur de 99,7% du groupe français Gervais-Danone, sa capitalisation boursière actuelle est de 6 milliards de dirhams environ. La société a affiché un résultat net part du groupe de 115 MDH à fin 2017 en hausse de 94% par rapport à 2016, et ce, grâce à une baisse significative des autres charges d’exploitation.

La valeur n’a pas enregistré de mouvement particulier depuis le début du mouvement de boycott de ses produits jusqu’à la séance du 30 avril ou le cours s’est effrité d’un coup de 5,69% ramenant sa contreperformance depuis début 2018 à -10,76%. Même si le volume traité reste peu significatif, certains analystes estiment que le chiffre d’affaires de la société connait déjà une baisse à deux chiffres suite au boycott.

bvc3

Source : BVC

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer