L’ex-Premier ministre espagnol José Luis Rodríguez Zapatero a réagi au tweet polémique de Donald Trump, dans lequel le président américain menaçait les pays qui ne voteraient pas pour la candidature nord-américaine à l’organisation de la Coupe du monde de football 2026.
« Je ne suis pas d’accord d’un point de vue général sur les positions de Trump, et encore moins avec ce qu’il vient de lancer », a déclaré Zapatero dans une vidéo publiée le 28 avril. L’ancien chef du gouvernement ibère s’exprimait en marge du troisième Sommet mondial des régions sur la sécurité et la souveraineté alimentaire, tenu ce week-end dans la ville équatorienne de Cuenca.
« Je dis haut et fort que la candidature du Maroc a tout mon soutien. Le Maroc est un pays qui progresse, avec des réformes et un amour pour le football », a-t-il ajouté. Dans une vidéo où il apparaît aux côtés du président du Conseil de la région de Rabat-Salé-Kénitra, Abdessamad Sekkal, le socialiste dit « travailler » pour que le Maroc puisse accueillir le Mondial dans huit ans.
Le président américain avait publié le 26 avril un tweet dans lequel il estimait qu’il serait « honteux que les pays que nous soutenons en toutes circonstances fassent campagne contre la candidature américaine ». Son homologue mexicain s’est empressé de le soutenir, affirmant que « nous pouvons avoir des différences, mais le football nous unit ». « Le Canada appuie entièrement la candidature nord-américaine pour la Coupe du monde de la FIFA 2026, et nous sommes prêts à accueillir le monde à l’occasion de ce tournoi extraordinaire. Ravi de cette collaboration avec @EPN et @RealDonaldTrump », a renchéri le Premier ministre canadien, Justin Trudeau.
Podemos tener diferencias pero el fútbol nos une. Juntos apoyamos la candidatura de México, Canadá y EUA como sede de la Copa Mundial 2026. @realDonaldTrump @JustinTrudeau. https://t.co/Sr0bLAJvy2
— Enrique Peña Nieto (@EPN) 27 avril 2018
Le Canada appuie entièrement la candidature nord-américaine pour la Coupe du monde de la FIFA 2026, et nous sommes prêts à accueillir le monde à l’occasion de ce tournoi extraordinaire. Ravi de cette collaboration avec @EPN et @RealDonaldTrump.
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) 27 avril 2018
Pourquoi le chef de l’État de la première puissance mondiale, qui s’était jusque-là tenu à l’écart de cette joute, a-t-il choisi ce moment pour effectuer une sortie? « Il s’en moquait, pensant que 2026 était déjà joué. Là, ça change parce qu’on l’a informé que le Maroc pourrait bien créer la surprise », considère dans les colonnes de sputniknews Jean-Baptiste Guégan, auteur de Géopolitique du sport, une autre explication du Monde. Selon ce spécialiste, « ceux qui se sont occupés de la candidature américaine n’ont jamais mis Trump dans la boucle. Conscients de son image clivante, ils ont même tout fait pour qu’il n’y soit pas associé », analyse-t-il.
Les réactions se sont multipliées tout au long du week-end, que ce soit pour critiquer ou abonder dans le sens du milliardaire républicain. « Trump a peut-être coulé la candidature (…) Cela donne aux pays qui n’avaient pas encore fait leur choix un prétexte bienvenu. (…) Si je devais parier, je dirais que c’est le Maroc qui a la main maintenant », pronostique Andrei Markovits, professeur à l’université du Michigan et coauteur d’un livre sur le football aux États-Unis.
« Je pense que la xénophobie et l’isolationnisme de l’administration Trump ont un impact négatif sur la candidature nord-américaine, mais il ne faut pas non plus exagérer son importance », relativise cependant Peter Alegi, professeur et spécialiste de la Fifa.
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