C’est une exposition d’envergure qu’abrite le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain (MMVI). Baptisée « La Méditerranée et l’art moderne », l’exposition-évènement, organisée par la Fondation nationale des musées (FNM), propose de « reconsidérer l’histoire de l’art dans son rapport à l’espace et à l’imaginaire méditerranéens en présentant des œuvres issues de la collection du Centre Georges Pompidou », selon son président, Mehdi Qotbi.
« Dès la signature de la convention de partenariat entre le Centre Pompidou et notre fondation, cette exposition s’est imposée à nous, » se souvient-il. « C’est pour moi un immense plaisir de voir se concrétiser ce projet d’exposition à Rabat. C’est une opportunité formidable pour le public marocain de découvrir, pour la première fois au Royaume, les œuvres provenant de l’une des plus importantes et prestigieuses collections d’art moderne et contemporain au monde », se réjouit Qotbi, quelques minutes après avoir reçu un appel du président de l’Institut du monde arabe (IMA), Jack Lang, le félicitant pour la tenue de l’exposition, inaugurée par la princesse Lalla Hasna.
La Méditerranée, encore et toujours
Après les grandes rétrospectives consacrées à César, Alberto Giacometti et Pablo Picasso, Rabat s’ouvre aux modernités méditerranéennes. De Georges Braque à Salvador Dali, en passant par Henri Matisse, Joan Miro, Antonio Tàpies, Pierre Soulages, Yves Klein ou encore Claude Viallat… plusieurs artistes, de renommée internationale, inspirés par la méditerranée, éliront domicile jusqu’au 27 août au sein du MMVI.
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« Couvrant l’ensemble du siècle (de 1900 à 1998), cette exposition se décline en neuf sections, à la fois chronologiques et thématiques, quatre-vingts peintures, sculptures et photographies, issues de la seule collection de notre centre », explique pour sa part le directeur du Centre Georges Pompidou, Bernard Blistène. Une seule œuvre – une aquarelle de Raoul Dufy –, issue d’une collection marocaine, a été prêtée par Bank Al Maghrib.
Traverser la Méditerranée
Adoptant plusieurs points de vue, l’exposition met tour à tour « l’accent sur de grands thèmes, comme la représentation du paysage, la question de l’exotisme ou le rapport des artistes à la couleur », selon Christian Briend, chef du service des collections modernes au Musée national d’art moderne, qui assure le commissariat de l’exposition.
« Elle évoque également les grands foyers de création qu’auront été Barcelone, Marseille ou Nice et rappelle l’installation pérenne sur les bords de la Méditerranée de certains des plus grands peintres du XXe siècle », poursuit-il, insistant sur la présence de la photographie, « peu habituelle dans ce type d’exposition ». Une nouveauté qui apporte « un contrepoint plus documentaire sur la réalité sociologique et même politique de l’espace méditerranéen ».
À travers un circuit pédagogique, le public découvrira différentes phases qui ont marqué l’art méditerranéen: Naissance du paysage moderne (1900-1914), Exotismes (1905-1934), Rivages photographiques (1930-1945), Atelier du Midi (1940-1955), Le Foyer catalan (1920-1968), Marseille, Festival de l’Art d’Avant-garde (1956), Une photographie méditerranéenne? (1956-1998), A propos de Nice (1960-1980) et Autour de Supports/Surfaces (1967-1977).
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