Le mouvement de protestation du Rif « n’est pas une question diplomatique« , a affirmé le chef de la diplomatie marocaine, lors d’un point de presse conjoint à Rabat, en réaction à une remarque de Stef Blok sur la liberté d’expression au Maroc.
« Il s’agit d’une affaire interne qui ne peut en aucun cas faire l’objet de discussions ni d’interaction avec des pays étrangers« , a fustigé Nasser Bourita. « Le Maroc n’a pas de leçons à recevoir ni de discussions à avoir à ce sujet« , a ajouté le ministre marocain.
Concernant la #liberté d’#expression et le respect des procédures judiciaires, M. Bourita: Cette affaire est maroco-marocaine, et le #Maroc n'a pas de leçons à recevoir ni de discussions à avoir à ce sujet
— MAECI Maroc ?? (@MarocDiplomatie) April 20, 2018
Nasser Bourita a aussi affirmé que le royaume disposait « des structures, des lois et des institutions lui permettant de garantir à tous ses citoyens la liberté d’expression et de manifestation« .
Selon nos informations, le dossier du Rif a en effet été abordé par le ministre néerlandais des Affaires étrangères qui n’avait pas eu gain de cause sur un autre sujet, celui de la protection sociale des Marocains résidant aux Pays-Bas. La passe d’armes n’aurait duré que quelques minutes.
Le cas Saïd Chaou évoqué
Autre sujet sensible abordé lors de l’entretien entre les deux responsables: le cas de Saïd Chaou. L’ancien député du PAM et fondateur du Mouvement du 18 septembre pour l’indépendance du Rif (M18S), doit être jugé au Maroc dans le cadre de l’affaire Najib Azmi.
Arrêté en 2010 par les autorités marocaines, ce dernier avait été reconnu coupable de « trafic de drogue à l’échelle internationale, torture et blanchiment d’argent » et avait désigné Saïd Chaou comme « associé« .
« Le Maroc a toujours respecté ses obligations en matière de demandes d’extradition de la partie néerlandaise, et s’attend que la même réactivité soit également observée du côté des Pays-Bas« , a fait savoir vendredi Nasser Bourita. « Nous sommes encouragés par l’action et le suivi assuré par M. le ministre et par les responsables et les départements concernés aux Pays-Bas« .
Concernant M. #Chaou, M. Bourita: Le #Maroc a toujours respecté ses obligations en matière de demandes d'extradition de la partie néerlandaise, et s'attend que la même réactivité soit également observée du côté des #PaysBas
— MAECI Maroc ?? (@MarocDiplomatie) April 20, 2018
L’extradition du Maroco-Néerlandais a été au cœur de tensions diplomatiques entre les deux royaumes. Le Maroc avait rappelé, en juin 2017, son ambassadeur aux Pays-Bas après deux mois d’échanges avec les autorités néerlandaises concernant son extradition. Cinq jours plus tard, l’ancien parlementaire avait été arrêté aux Pays-Bas, suite à une « demande d’arrestation et d’extradition » formulée par le Maroc auprès des autorités néerlandaises.
Le 22 février 2018, la Cour de Breda a toutefois estimé que les garanties présentées par le Maroc « ne sont pas suffisantes et ne permettent pas d’écarter le danger d’un procès inéquitable« .
Outre Nasser Bourita, Stef Blok a rencontré le chef du gouvernement, Saad Eddine El Othmani et le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit. Les discussions ont porté sur les moyens de renforcer les liens économiques entre les deux pays, notamment en matière d’agriculture, des changements climatiques, de l’énergie durable, du transport et de la logistique. La coopération policière et judiciaire était également à l’ordre du jour.
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