Exposition “Méditerranée et art moderne”: les 7 coups de coeur de Mehdi Qotbi à découvrir au MMVI

Le président de la Fondation nationale des musées, Mehdi Qotbi se confie sur ses 7 œuvres préférées parmi les 80 peintures, sculptures et photographies qu'expose le Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain (MMVI) dans le cadre de l'exposition-événement “La Méditerranée et l'art moderne” à partir du 24 avril.

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Mehdi Qotbi, artiste et président de la Fondation nationale des musées, devant une oeuvre de Jilali Gharbaoui. Crédit: FNMM

Après Alberto Giacometti, César et Pablo Picasso, le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain s’ouvre aux modernités méditerranéennes à travers  l’exposition-événement « La Méditerranée et l’art moderne« .

Organisée par la Fondation nationale des musées (FNM), l’exposition présente pour la première fois au Maroc des œuvres issues de la collection du Centre Georges Pompidou du 24 avril au 27 août.

Cette exposition propose aux visiteurs de « reconsidérer l’histoire de l’art au XXe siècle dans son rapport à l’espace et à l’imaginaire méditerranéen« , selon le président de la FNM, Mehdi Qotbi. De L’Algérienne d’Henri Matisse à la Tortue de César, en passant par les fenêtres de Pierre Buraglio ou encore la Fenêtre à Tahiti de Claude Viallat, il nous fait part de sa compilation idéale pour découvrir ou redécouvrir le « meilleur » de l’art méditerranéen.

Georges Braque, Le Viaduc à l'Estaque 1908. Crédit : DR
Georges Braque, Le Viaduc à l’Estaque 1908.

L’exposition est répartie en neuf sections, à la fois chronologiques et thématiques. La première section, intitulée  » Naissance du paysage moderne (1900-1914) » met en lumière des chefs-d’œuvre de Georges Braque, André Derain et Albert Marquet. Selon Mehdi Qotbi, Le Viaduc à l’Estaque (1908), de Georges Braque « compte parmi les premières œuvres cubistes. »

Henri Matisse, l'Algérienne 1909.
Henri Matisse, l’Algérienne 1909.

Les « Exotismes (1900-1930) » s’invitent dans la section suivante, qui évoque les voyages de différents artistes, notamment ceux du peintre russe Vassily Kandinsky qui a séjourné en Tunisie ou d’Henri Matisse en Algérie. Ce dernier, entreprenant une série de portraits de femmes en costumes exotiques, dresse en Algérie, le portrait d’une figure particulièrement provocante. « Ce tableau aux couleurs chatoyantes est d’une beauté remarquable. Il représente une algérienne qui aurait pu, tout aussi bien, être marocaine, » commente Qotbi.

Pablo Picasso, l'Atelier 116 x 89 cm
Pablo Picasso, l’Atelier 116 x 89 cm

La troisième salle est consacrée aux  » Rivages photographiques (1930-1945) « . Des photographes comme Pierre Boucher, André Kertesz et André Steiner immortalisent au sein de cet univers méditerranéen à la lumière éclatante, la réalité économique et humaine de la région. Les trois peintres majeurs que sont Pierre Bonnard, Henri Matisse et Pablo Picasso sont à l’honneur dans la quatrième salle placée sous le thème des  » Ateliers du Midi (1920-1960) « , dont ils firent leur sujet de prédilection. D’après Mehdi Qotbi, « L’Atelier » de Pablo Picasso a « toute sa place dans l’exposition », rappelant « l’incroyable monographie présentée l’an dernier au Musée. »

Joan Miro, Danse de personnages et d'oeiseaux sur un ciel bleu ; étincelles 1968
Joan Miro, Danse de personnages et d’oiseaux sur un ciel bleu ; étincelles 1968

« Le Foyer catalan (1920-1970)  » qui fait l’objet de la cinquième salle, braque les projecteurs sur le milieu artistique de Barcelone regroupant des œuvres de Salvador Dalí, Antoni Tàpies et  Joan Miró. Avec « Danse de personnages et d’oiseaux sur un ciel bleu ; étincelles (1968)« , ce dernier dresse « une véritable symphonie colorée qui n’est pas sans rappeler les compositions musicales de Karlheinz Stockhausen, » commente le président de la Fondation nationale des musées.

César, Tortue vers 1956
César, Tortue vers 1956

L’exposition « La Méditerranée et l’art moderne » donne également l’occasion de redécouvrir  » Le Festival de l’art d’Avant-garde de Marseille (1956) « . Cette année où Le Corbusier (Charles-Édouard Jeanneret-Gris) venait d’achever la construction de l’Unité d’habitation (Cité radieuse), a vu l’organisation d’une importante exposition pluridisciplinaire où se côtoyaient des abstractions de Hans Hartung ou de Pierre Soulages, des œuvres cinétiques et des sculptures, sans oublier les premiers monochromes d’Yves Klein. « Ses sculptures  dans lesquelles se mêlent à la fois la rudesse du matériau soudé et la sensibilité toute particulière de l’artiste » s’extasie Mehdi Qotbi à propos de l’oeuvre de son ami sculpteur César.

Pierre Buraglio, Fenêtre 1977, Fenêtre 1975, Bâti dormant 1977
Pierre Buraglio, Fenêtre 1977, Fenêtre 1975, Bâti dormant 1977

« Dès 1966, le groupe Supports/Surfaces remet en question le support traditionnel et Buraglio décide de récupérer des morceaux de toile et des éléments de fenêtre qu’il assemble. Ici ce sont ses célèbres châssis de fenêtre qui sont présentés tout en transparence et en légèreté, » commente le président de la Fondation nationale des musées.

Claude Viallat, Fenêtre à Tahiti 1976.
Claude Viallat, Fenêtre à Tahiti 1976.Crédit: DR

L’exposition réserve une section à la photographie qui évoque la période allant des années 1950 aux années 2000. Intitulée  » Une photographie méditerranéenne ? « , la section focalise l’intérêt sur l’inscription de l’individu dans son territoire à travers des clichés de Bruno Barbey, William Klein ou encore Josef Koudelka. Dans la huitième salle, la section  » A propos de Nice (1960-1980)  » dévoile des œuvres de nouveaux réalistes comme Arman ou Martial Raysse.

« La Méditerranée et l’art moderne » s’achève avec des créations du groupe Supports-Surfaces fondé notamment par Vincent Bioulès et Claude Viallat dont les visiteurs pourront admirer les œuvres. Idem pour les travaux de Pierre Buraglio et de Louis Cane qui remettent en cause de manière radicale, la peinture traditionnelle, tout en réhabilitant la couleur pour elle-même dans une perspective toute « matissienne. »Claude Viallat est l’un des fondateurs de Supports/Surfaces. Son travail repose sur la répétition d’une forme simple, en forme de haricot qu’il applique sur différentes surfaces, » explique Mehdi Qotbi. Et d’insister : « Nous présentons deux de ses œuvres dans l’exposition, l’une d’entre elle accueille le visiteur dès l’entrée dans le hall du Musée ».

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