Le président d'un institut de formation de gardes du corps s'explique sur la présence de formateurs israéliens

Abdelkader Ibrahimi, président de "L'Institut Alpha" qui forme des gardes du corps, a suscité une grande polémique en engageant des moniteurs israéliens. Il s'en explique.

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Abdelkader Ibrahimi en compagnie d'un rabbin israélien qui assiste aux entraînements de l'Institut Alpha au Maroc. Crédit: DR

Des photos et vidéos de scènes d’entraînement à Boumiya, près de Midelt, en présence de moniteurs israéliens, ont fait le tour des réseaux ces derniers jours. Ces images remontent à l’année dernière, mais les militants anti-normalisation avec Israël les ont déterrées, suscitant une grande polémique au point de pousser la DGSN à ouvrir une enquête.

Abdelkader Ibrahimi, patron de « The Israeli Alpha Institute Bodyguard », a confirmé avoir fait appel à des moniteurs israéliens pour des sessions de formation que son institut organisait à Meknès, Khénifra et Boumiya. Il a ajouté que les autorités de Boumiya étaient au courant, avaient les passeports des moniteurs israéliens et qu’elles leur fournissaient même une protection lors des entraînements.

Abdelkader Ibrahimi a fait part de son étonnement de se voir convoqué par la police à ce sujet, sachant que l’Etat n’émet aucune réserve quand il s’agit des déplacements d’officiels israéliens au Maroc. Quant à son institut, il a admis qu’il n’acceptait pas les « ennemis d’Israël, car étant contre les extrémistes ».

Abdelkader Ibrahimi dit avoir été interrogé il y a un mois au siège de la BNPJ à Casablanca où il a été convoqué à nouveau ce mardi 18 et mercredi 19 avril. Son domicile a également été perquisitionné et les enquêteurs, à l’en croire, n’y ont trouvé que des armes postiches.

La semaine précédente, l’Observatoire marocain de lutte contre la normalisation et le Groupe d’action nationale pour la Palestine ont tenu une conférence où ils avaient fustigé, photos et vidéos à l’appui, la présence d’Israéliens au Maroc. Il s’agit de moniteurs, mais aussi d’un rabbin qui, selon les deux organismes, dirige l’unité d’intervention à la prison de Tel-Aviv.

Ces deux organismes avaient pris contact avec Saad Eddine El Othmani qui les a redirigés vers Mustapha Ramid, ministre d’Etat chargé des Droits de l’Homme. Ce dernier nous a récemment confiés avoir transmis le dossier au patron de la DGSN pour l’ouverture d’une enquête.

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