Sons of Kemet, notre coup de coeur Jazzablanca

Pour la troisième soirée du festival Jazzablanca, le 17 avril, nous avons pris une claque musicale, à base de jazz fougueux et de notes africaines des Londoniens de Sons Of Kemet. Telquel.ma vous raconte.

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Image d'illustration au Jazzablanca avec le groupe british Sons Of Kemet. Crédit: Sife El Amine

En sortant du concert de Beth Ditto, tête d’affiche de la soirée du Jazzablanca le mardi 17 avril, on sent poindre une douce nostalgie. L’ancienne chanteuse du fameux groupe américain The Gossip a été efficace et nous a fait danser sur les tubes les plus célèbres de son ancienne formation. Mais la vraie claque de la soirée, ce n’est pas celle-là.

En sortant de la grande Salle Anfa où se produisait la plantureuse chanteuse américaine, les notes d’une mélodie entraînante résonnent au loin. Un saxophone. Ça chatouille nos oreilles. Nous nous dirigeons d’abord vers le bar pour nous rafraîchir un peu.

Mais, au son du saxophone, s’ajoute celui plus grave du tuba, et enfin celui, plus fou, des percussions africaines. Le rythme se fait de plus en plus envoutant. On ne tient plus, on veut savoir. Nous rejoignons la foule qui ondule au rythme de cette musique que nous n’arrivons toujours pas à qualifier.

Sur scène, quatre musiciens – un saxophoniste, un tuba et deux percussionnistes – nous offrent un savoureux mélange de jazz, de rock, de folk caribéen et de musique africaine. Pas besoin de chanteur; le son du saxo, dont les notes suaves nous transportent, prend tout l’espace.

La foule, dans une énergie fiévreuse, est euphorique. A la fois doux et fougueux, ce mix musical explosif est l’élixir du merveilleux jazz band londonien Sons of Kemet.

Jazz et culture africaine

Sons of Kemet, qui s’est formé en mai 2011, a emprunté son nom à l’Egypte ancienne et un casting qui compte quelques-uns des talents les plus prometteurs du jazz contemporain.

Le leader du groupe, Shabaka Hutchings, compositeur, saxophoniste et clarinettiste n’est pas un petit nouveau dans le milieu. Le Londonien d’origine caribéenne est connu pour sa volonté de renouveler le jazz tout en lui conservant son identité, à travers des basses aux airs technos et des jeux de percussions proches des musiques afros actuelles.

Son nom de scène, Shabaka Hutchings est d’ailleurs inspiré d’un pharaon et philosophe nubien. Dans cette aventure, il est accompagné de Tom Skinner et Seb Rochford, un duo de percussionnistes, et de Theon Cross au tuba.

En 2013, le groupe a gagné un MOBO Award – qui célèbre des artistes de n’importe quelle origine ou nationalité qui jouent de la musique d’origine noire – pour la prestation jazz de l’année.

Aujourd’hui, les Sons of Kemet, ce sont trois albums à son compteur : Burn (2013), Lest we forget what we came here to do (2015), et Your queen is a reptile (2018). A leur actif, des dizaines de concerts endiablés.

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