Pour la 13e édition du Festival Jazzablanca, Beth Ditto se produit ce 17 avril, pour la première fois au Maroc. Avec sa voix puissante, son look excentrique, et sa présence impressionnante, l’ex-chanteuse star du groupe The Gossip (de 1999 à 2016) est devenue une incontournable icône rock. Mais l’auteure-compositrice-interprète, qui a sorti son premier album solo FakeSugar en 2017, a aussi l’étiquette « militante » en porte-étendard.
Avec ses déclarations coup de poing, ses hymnes engagés comme Standing in The Way of Control et son mariage avec sa compagne à Hawai alors que le mariage homosexuel n’y était pas encore officiellement reconnu, Beth Ditto s’est imposée comme une fervente militante des droits des femmes et des LGBT (lesbienne-gay-bi-trans). Voici quelques-une de ses punchlines engagées pour mieux la connaître avant d’aller la voir ce soir à la scène Anfa de l’Hippodrome.
« J’ai été victime d’abus sexuels, d’inceste, ma mère et ma grand-mère aussi… Je n’ai pas souhaité me venger à travers ce livre. Celui qui m’a fait ça est mort. L’autre cousin est vivant, sa vie est tellement pathétique, c’est ma revanche. » – Beth Ditto à Paris Match
Beth Ditto a vécu en Arkansas où elle a été victime à plusieurs reprises d’abus sexuels, d’inceste. A 31 ans, elle publie son autobiographie. Un peu tôt ? Dans une interview accordée à Paris Match, elle avoue que l’argent est pour beaucoup dans cette décision. « Dans ce business, on ne sait jamais, vous devez assurer vos arrières. Je souhaitais acheter une maison à ma mère, qu’elle quitte enfin son mobil-home. Je ne vais pas mentir, même s’il m’est arrivé pas mal d’histoires durant mon enfance. Ce fut le moteur de ce livre, » dit-elle. Dans Diamant brut, elle revient sur son enfance dans l’Arkansas, ses moeurs et la consécration de son groupe de Rock.
« La communauté gay sera toujours là et on aura toujours des enfants, des familles »
Lesbienne, Beth Ditto le fait savoir dans chacune de ses interviews. Pour elle, cet engagement « est dans mon art, dans le fait que je sois mariée avec une femme. Il s’affirme quand je parle aux gens. Il est tout simplement dans tout ce que je fais. C’est comme respirer : cela fait partie de qui je suis, » assure-t-elle.
« Pour la première fois depuis longtemps, les gens ont peur. On a un président [Donald Trump] intolérant, sans limite C’est un sociopathe narcissique qui, à mon avis, ne ressent aucune empathie. Ça fait des décennies qu’on n’a pas eu une menace aussi forte à l’encontre des droits de l’Homme. » Beth Ditto à Cheeck Magazine
Depuis l’élection de Donald Trump, Beth Ditto ne cesse d’alarmer sur les dangers que peuvent subir les femmes et la communauté LGBT.
« Les gens me parlent toujours de mon corps. J’ai envie de leur répondre que je ne suis pas qu’un corps, j’ai un cerveau aussi. »
La chanteuse se bat aussi pour l’acceptation du corps. Dans Paris Match, elle affirme qu’elle ne sera pas « plus heureuse après un régime. Les gens sont si obnubilés par leur apparence qu’ils en oublient leur talent, leur intelligence, c’est dingue ! »
« La grossophobie n’est pas finie, ça ne finira jamais. Ça fait partie du sexisme, du capitalisme. »
Également militante au sein du mouvement « Body positivity« , Beth Ditto lutte activement contre la grossophobie. Elle a ainsi créé une ligne de vêtements grandes tailles, et n’hésite pas à démonter les préjugés dont sont victimes les personnes en surpoids.
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