Selon un photographe de l’AFP sur la base aérienne de Boufarik, à une trentaine de km au sud de la capitale algérienne, l’épave calcinée et noircie de l’appareil git dans un champ situé à quelque 100 mètres des murs d’enceinte de la base.
La zone de l’accident est inhabitée, mais une personne au sol, le gardien du champ a été blessé par des débris et transporté à l’hôpital, selon des témoins qui ont dit à l’AFP avoir entendu une explosion au moment de la chute de l’avion. Aucune hypothèse n’a été pour l’heure avancée pour expliquer l’accident.
Les victimes sont les dix membres d’équipage et 247 passagers, « dont la plupart sont des personnels de l’Armée nationale populaire ainsi que des membres de leurs familles« , a précisé le ministère de la Défense. Ce bilan en fait la pire catastrophe aérienne -civile ou militaire- survenue en Algérie et la 4e plus meurtrière au monde ces 20 dernières années.
Les flammes, qui ont ravagé la quasi-totalité de l’avion, sont désormais éteintes, a constaté le photographe de l’AFP. De nombreux véhicules de pompiers et d’ambulances étaient visibles sur les lieux, bouclés par les forces de sécurité qui empêchaient journalistes et badauds de s’approcher.
Le vice-ministre algérien de la Défense, également chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, le général Ahmed Gaïd Salah, s’est rendu sur les lieux et à ordonné la mise en place « immédiate d’une commission d’enquête afin de déterminer les circonstances de l’accident », selon le ministère de la Défense.
L’appareil accidenté est un Iliouchine-76, a indiqué une source militaire à l’AFP. Selon le site internet du constructeur, l’IL-76, un quadriréacteur civil ou militaire de fabrication soviétique puis russe, peut transporter entre 126 et 225 passagers selon les versions.
L’appareil assurait un vol Boufarik-Tindouf-Béchar et s’est écrasé à 07H50 locales (06H50 GMT), selon le ministère algérien.
L’accident le plus meurtrier enregistré en Algérie jusqu’ici remontait à 2003 quand un Boeing-737 de la compagnie nationale Air Algérie s’était écrasé au décollage de Tamanrasset, à 2000 km au sud d’Alger, tuant 102 des 103 passagers et membres d’équipage.
En juillet 2014, un appareil affrété par Air Algérie et reliant Ouagadougou à Alger s’est écrasé au Mali (116 morts). Ces dernières années, plusieurs appareils de l’armée algérienne ont subi des accidents qui ont fait des dizaines de victimes.
Le plus grave a eu lieu en février 2014: 77 personnes -des militaires et des membres de leur familles- ont péri dans l’accident d’un Hercules C-130 qui s’est écrasé alors qu’il survolait le mont Fortas (quelque 500 km à l’est d’Alger). Une personne a survécu et l’accident a été attribué aux mauvaises conditions météorologiques.
Plus récemment en 2016, 12 militaires algériens ont été tués quand leur hélicoptère s’est écrasé dans le sud du pays en raison d’une panne technique.
En novembre 2014, le pilote d’un chasseur MiG-25 de l’armée de l’air algérienne est parvenu à s’éjecter sain et sauf avant que son appareil ne s’écrase lors d’un entraînement à 200 km au Sud d’Alger. Un mois auparavant, un bombardier Sukhoï-24 s’est écrasé lors d’un entraînement au Sud d’Alger, tuant les deux militaires à bord.
En novembre 2012, six personnes -cinq militaires et un représentant de la Banque d’Algérie- ont été tuées dans la chute d’un appareil CASA C-295 de l’armée de l’air algérienne dans le sud-est de la France, un accident attribué à une accumulation de givre.
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