Le Maroc fait désormais formellement partie des 19 États membres et pays du pourtour méditerranéen qui travaillent au développement de solutions innovantes pour une gestion durable de l’eau et de la production alimentaire, deux défis majeurs dans la région.
Les chercheurs marocains pourront, grâce à cet accord, participer à des appels à projets avec leurs collègues euro-méditerranéens dans le cadre de partenariats tripartites impliquant au moins un pays de l’UE et un pays méditerranéen partenaire hors UE parmi les 19 membres du Partenariat en matière de recherche et d’innovation dans la zone méditerranéenne (PRIMA).
L’accord a été signé au siège du Conseil de l’Union européenne par le ministre de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saïd Amzazi du côté marocain et par Dimiter Tzantchev, président en exercice du Conseil de l’UE et Carlos Moedas, commissaire européen pour la recherche, la science et l’innovation, du côté européen et en présence de l’ambassadeur du Maroc auprès de l’UE, Ahmed Reda Chami.
Saïd Amzazi a fait observer que les systèmes agroalimentaires euro-méditerranéens et les ressources en eau se trouvent aujourd’hui profondément affectés par des facteurs environnementaux et sociaux à la complexité et à la multidimensionnalité accrues.
L’eau est le plus grand de ces défis, s’est-il alarmé, ajoutant que les pays du Maghreb ont commencé à faire face à un stress hydrique aux conséquences désastreuses. Il a rappelé que 20 millions de Méditerranéens n’ont pas accès à l’eau potable, tandis que 180 millions étaient déjà en 2005, considérés comme « pauvres en eau ». Ils seront près de 300 millions en 2050.
Diagonale de la soif
Le ministre marocain a noté que l’Afrique du Nord, le Proche et le Moyen-Orient font partie de cette triste « diagonale de la soif » définie par les spécialistes de la géopolitique de l’eau. Des régions au niveau desquelles le changement climatique s’exprime à plein régime avec une diminution de la moitié des ressources en eau dans les scénarios les plus pessimistes.
Le PRIMA est le premier partenariat public-public dans le cadre du programme-cadre de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’UE permettant aux pays qui ne sont pas associés aux programmes-cadres de recherche de l’Union de participer au même titre que les États membres et les pays associés. Avec la signature d’aujourd’hui, l’accord devient immédiatement effectif.
À l’heure actuelle, ce partenariat méditerranéen dispose d’un budget de 494 millions d’euros, dont 274 millions venant des États participants à l’initiative et 220 millions d’euros de l’UE.
Le PRIMA constitue l’une des plus importantes initiatives de l’UE en matière de soutien à la recherche et à l’innovation. Un partenariat qui s’étale sur les dix prochaines années (2018-2028) et qui porte sur des projets de recherche-innovation relatifs à la gestion de l’eau, aux pratiques agricoles et aux chaines agroalimentaires au sein de la région méditerranéenne.
(Avec MAP)
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