Le plan d'action du patronat pour lutter contre l'informel

Selon l'étude de la CGEM élaborée avec le cabinet Rolland Berger, l'informel représente 20% du PIB et 2,4 millions d'emplois. Simplification de TVA, augmentation des droits de douane, développement d'un cadre réglementaire spécifique... Les recommandations du patronat pour lutter contre l'informel. 

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Meriem Bensalah, présidente de la CGEM Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

La confédération Générale des entreprises du Maroc (CGEM) a présenté le 5 avril, lors d’une conférence de presse tenue à son siège à Casablanca, les résultats de son étude menée sous le thème « Economie Informelle : impacts sur la compétitivité des entreprises et propositions de mesure d’intégration ». En réponse aux chiffres inquiétants du poids de l’informel dans l’économie marocaine, la présidente de la CGEM Meryem Bensalah a présenté la stratégie d’intégration du secteur formel élaborée avec le cabinet de conseil Roland Berger.

20% du PIB et 2,4 millions d’emplois 

Pesant plus de 20% du PIB non agricole, les différents secteurs de l’économie sont tous impactés par ce phénomène de manière très variable, allant jusqu’à  68% dans le secteur de commerce (cf graphe ci-dessous)

cgem informel
Source : CGEM

 

L’Etat et les entreprises marocaines restent les principales victimes des conséquences de l’économie informelle, dont le poids est estimé à 40 milliards de Dirhams par l’étude. Mais les employés du secteur informel ainsi que les consommateurs finaux sont également affectés de manière directe. Avec un produit  final dévalorisé ou ne respectant pas les règles d’hygiène, le consommateur se trouve face a un produit qui n’a été approuvé par aucun organisme de sécurité.

La CGEM plaide pour une adaptation de la fiscalité et de la réglementation 

Pour faire face à cette activité qui nuit à tous les segments de la société, l’étude menée par le CGEM propose six axes de travail pour intégrer l’informel à l’économie formelle.

Il s’agit tout d’abord du renforcement de l’attractivité du formel via une meilleure compétitivité des entreprises. Pour cela, la CGEM prône de nouvelles mesures fiscales, telles que la simplification de TVA et l’augmentation des droits de douane, en prenant exemple sur le modèle turc qui a réussi a réduire de 20% le poids de l’informel, en ayant recours à des mesures similaires. La confédération patronale préconise aussi de mieux accompagner l’intégration des unités de production informelles à l’économie formelle, en développant un cadre réglementaire spécifique qui leur facilitera l’accès au marché. Une autre mesure consiste à lutter contre les leviers de l’économie souterraine. Pour cela, il serait nécessaire d’inciter les entreprises à intégrer la CGEM et les autres fédérations dans le processus de détection des fraudes.

Comme le commerce est le secteur le plus concerné par l’informel, l’étude a émis l’idée d’assécher le commerce de la contrebande afin d’encourager l’économie formelle. Pour cela, il serait nécessaire de renforcer les contrôles sur tous les fronts de la contrebande, et créer des conditions favorables pour migrer la main d’œuvre de la contrebande, vers l’emploi formel. Cela reste une des mesures qui ont permis au Chili de baisser a 10% son poids du secteur informel

Deux autres leviers transversaux sont invoqués par la CGEM : l’éducation et la formation, afin de sensibiliser les consommateurs et les employés du secteur informel aux conséquences néfastes de ce phénomène. Et pour garantir une bonne exécution des différentes mesures, il est évidemment impératif de lutter contre la corruption, à la fois dans les services public et privé.

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