À la découverte du festival Malamis, dédié aux musiciens non voyants

Fattah Ngadi, fondateur du festival. Crédit: DR

La première édition du festival Malamis international des musiciens non voyants se déroule du 29 au 31 mars à Casablanca et Mohammedia. Le projet a pour ambition de mettre en lumière le talent des musiciens atteints de cécité. Découverte du festival.

Stevie Wonder, Ray Charles, Amadou et Mariam… Tous ont pour points communs, au-delà d’être de grands musiciens, la cécité. Ce handicap n’a cependant pas été un obstacle dans la carrière de ces artistes qui jouissent à ce jour d’une renommée internationale. Le festival Malamis international des musiciens non voyants a pour sa part l’ambition de prouver aux Marocains que d’autres artistes non voyants ont eux aussi du talent à en revendre.

C’est Fattah Ngadi, pianiste et professeur au conservatoire national Kamal Zebdi, qui est à l’initiative de ce projet. Lui-même aveugle, il explique pourquoi le mot « Malamis » a été choisi comme nom pour ce festival : « Malamis signifie ‘touchés’ en arabe. La relation avec le monde extérieur, pour nous les non-voyants, se fait par l’écoute et aussi beaucoup par le touché. C’est important pour nous, car rien ne se fait sans, qu’il s’agisse de faire l’amour, de faire sortir une note d’un instrument, ou savoir ce qui se trouve devant nous« .

Le festival, qui s’étale sur trois jours, accueille des musiciens venus du Maroc, du Sénégal, de France, d’Egypte, de Tunisie, de Jordanie, d’Iran et de Palestine. La programmation, éclectique, est faite de musique soufie iranienne, de maalouf tunisien, de jazz, de musique orientale et bien d’autres styles encore.

Ce festival est aussi porteur d’un message positif à l’égard des non-voyants, comme l’explique Fattah Ngadi: « Malamis leur dit d’une certaine manière : ‘vous aussi vous pouvez créer et voyager à travers la musique et l’art’. Ça peut les sortir de la solitude et de la négligence de la société. On ne veut pas qu’ils aient pitié de nous, ce qui fait de la bonne musique c’est l’énergie créée. On peut aussi participer à la création artistique« .

La spécificité de ce festival n’a pourtant pas été la première motivation de la participation de la chanteuse Solange Boukhozbza. « Le fait que Malamis soit dédié aux non-voyants n’était pas ma préoccupation première. Après il est vrai que lorsque l’on a un handicap, il est difficile de se faire programmer. C’est une bonne chose que l’on puisse montrer aux gens ce que l’on sait faire. On reste des artistes avant tout« , nous explique-t-elle.

Le festival Malamis se déroulera le 29 mars à 19h30 au théâtre de la FOL de Casablanca, le 30 mars au théâtre Abderrahim Bouabid de Mohammedia à 19h30 et le 31 mars au cinéma ABC de Casablanca toujours à 19h30. Les entrées sont gratuites.

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