Une semaine après avoir annoncé sa démission de son poste de directrice du Centre d’études féminines en islam au sein de la Rabita Mohammedia des Oulémas du Maroc, Asma Lamrabet s’exprime pour la première fois sur les raisons de son départ.
Dans un communiqué de presse diffusé ce lundi, la médecin, biologiste et essayiste confirme que ce sont bien ses propos en faveur de l’égalité dans l’héritage qui l’ont contrainte à démissionner le 19 mars, après avoir suscité la controverse au sein de l’instance religieuse.
« A l’occasion d’une conférence universitaire de présentation de l’ouvrage collectif sur l’héritage, mes propos, exprimés à titre strictement personnel et rapportés par un organe de presse ont suscité un tollé et une grande polémique lors de la 20e session du Conseil académique de la Rabita. Devant une telle pression, j’ai été contrainte à présenter ma démission en raison des divergences portant sur l’approche de l’égalité femmes hommes au sein du référentiel religieux« , indique-t-elle.
En déplacement à l’étranger depuis son annonce, Asma Lamrabet justifie son silence d’une semaine par sa volonté d‘ « éviter toute instrumentalisation malveillante qui viendrait travestir mon patriotisme, mes valeurs et mes profondes convictions« .
Elle précise que son action au sein de la Rabita n’avait d’autre ambition que de « promouvoir (…) un islam apaisé, contextualisé et en phase avec les valeurs humanistes universelles compatibles avec nos valeurs culturelles« .
Asma Lamrabet, qui a toujours prôné « une lecture progressiste, réformiste et dépolitisée de l’islam pour opérer une nouvelle approche de la question des femmes« , soutient que la religion musulmane « ne saurait être pour nous Marocains, femmes et hommes, ni une barrière ni un obstacle pour l’émancipation dans la justice et l’égalité en droits ».
« C’est l’action que j’ai toujours menée à travers la déconstruction des lectures rigoristes et patriarcales, notamment à travers mes différents ouvrages et au sein du Centre d’études féminines qui est devenu un espace de référence dans la réforme du champ religieux initié par la plus haute autorité politique du pays« , poursuit-elle, avant d’affirmer qu’elle poursuivra « sereinement et librement » son engagement.
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