C’est sur une décision d’Aziz Akhanouch, ministre de l’Agriculture, que, depuis 2014, le concours marocain des produits du terroir est organisé, tous les deux ans. Un concours, inspiré de l’expérience suisse, et qui met en concurrence les producteurs des vivres du terroir venus des quatre coins du pays.
Le nombre de produits en 2018 a triplé par rapport à celui de l’édition de 2014 et a doublé par rapport à 2016. « En 2014, nous avons commencé avec seulement 214 produits. En 2016, ils étaient 340 à avoir été dégustés par les membres du jury. Cette année, ils sont 650 produits qui ont fait l’objet de dégustations, sur deux jours« , nous déclare Khadija Bendriss, directrice de développement de la commercialisation des produits du terroir au sein de l’Agence de développement agricole (ADA).
Les produits présentés forment cinq catégories: le miel, les produits à base de fruits et légumes, les produits laitiers, produits à base de céréale et l’huile alimentaire. Cette dernière regroupe l’huile d’olive et l’huile d’argan. Des 650 produits soumis à l’appréciation du jury, 200 se verront décerner des médailles: or, argent et bronze.
A l’issue du concours, 6 produits choisis parmi ceux qui ont remporté les médailles d’or recevront le prix d’excellence, après un autre round de dégustation, en marge du prochain Salon international de l’agriculture de Meknès (SIAM).
Déguster, discuter et noter
Lors du concours, une vingtaine de tables sont mises en places. Autour de chaque table siège un jury composé d’un président, d’un producteur et d’un consommateur. Les présidents des tables, généralement des chercheurs en la matière à l’IAV ou à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), animent les discussions autour des produits dégustés.
Au cours de la dégustation, les trois membres du jury notent les produits sur la base d’un ensemble de critères spécifiques aux produits en compétitions. Et, c’est la moyenne des 3 notes qui est retenue.
« Lors des éditions précédentes, nous avions constaté que certains producteurs avaient reconnu leurs propres produits, ils les avaient favorisés par rapport aux concurrents« , nous confie Khadija Bendriss.
Pour remédier à la subjectivité, le comité d’organisation du concours a procédé à la codification des produits. Ces derniers sont servis aux membres du jury dans un emballage neutre.
Les producteurs qui recevront le prix d’excellence auront le droit d’utiliser un label déposé à l’OMPIC en 2014 par le ministère de l’Agriculture. Ces labels servent aux producteurs comme un outil de promotion lors des salons organisés à l’international et des rencontres du business.
« Cet outil de promotion permet aux producteurs une insertion de leurs produits dans les grandes surfaces, notamment Marjane et Label’ Vie« , indique encore la directrice de développement de la commercialisation des produits du terroir de l’ADA.
Ce concours a pour objet d’instaurer « les mécanismes de la concurrence pour inciter les producteurs à améliorer tous les aspects de leurs produits« .
Objectif 2020: 1000 produits
« Avec l’implication des directions régionales de l’ADA, nous communiquons sur le concours pour attirer le maximum des produits« , poursuit Khadija Bendriss. L’ADA, chargée d’organiser et gérer la compétition, reçoit les dossiers et les étudie, en collaboration avec un comité d’homologation composé du département de l’agriculture au ministère, Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), l’Office national du conseil agricole (ONCA), et ce, pour sélectionner les meilleures demandes.
Au Maroc, le potentiel des produits du terroir est énorme. C’est pourquoi l’ADA compte multiplier ses actions de communication pour attirer le maximum de produits sur le territoire national. « En 2020, nous tablons sur la participation de 1.000 produits au concours« , explique Khadiha Bendriss.
« Pour nous, l’objectif premier est de faire la promotion des produits du terroir, puisque c’est un outil de développement rural, dans le cadre du Plan Maroc Vert« , déclare la responsable. « Au sein de l’ADA, nous avons réalisé une étude, nous avons ainsi constaté une évolution remarquable du chiffre d’affaires des opérateurs. Pour certains, cet indicateur a été multiplié par 320, depuis 2009« , conclut-elle.
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