Leadership onusien, esprit de compromis, situation à Guergarat… le grand oral de Köhler

L'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara a pris part à un briefing sur la situation dans la région au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. L'ancien président allemand y a notamment évoqué le soutien dont il bénéficie pour parvenir à une résolution du conflit.

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Conseil de sécurité de l'ONU. Crédit: ONU

C’est dans l’après-midi du mercredi 21 mars que s’est tenu le dernier briefing de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Horst Köhler, avant la présentation du traditionnel rapport du secrétaire général de l’Organisation sur le Sahara au mois d’avril.

Un brief au sujet duquel l’ancien président allemand a refusé de s’exprimer devant la presse, mais dont les principaux éléments ont été notamment évoqués par les représentants des pays membres du Conseil de sécurité.

Leadership onusien

Parmi les points abordés lors de ce briefing figure, selon nos informations, le rôle de l’Union africaine et des autres acteurs régionaux dans la résolution du conflit du Sahara. A ce sujet, l’ancien président allemand a affirmé que lors de ses réunions en Afrique et en Europe l’ensemble de ses interlocuteurs « ont agréé » le fait que les « Nations unies ont le leadership » dans la résolution du différend régional du Sahara.

Au mois de janvier, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara avait notamment rencontré le chef de la Commission paix et sécurité de l’Union africaine (UA), l’Algérien Smail Chergui. Le diplomate algérien avait également pris part à une rencontre entre Köhler et le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, tenue le 12 janvier à Kigali.

Des rencontres qui avaient suscité des interrogations du côté de la presse marocaine, qui y voyait une volonté d’impliquer l’UA dans la résolution du conflit, alors que la diplomatie marocaine avait toujours affirmé que l’ONU était la seule autorité ayant voix dans le dossier du Sahara.

Si l’envoyé personnel de l’ONU a évoqué sa rencontre avec la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, il n’a toutefois fait aucune référence à l’arrêt de la Cour de justice de l’Union  européenne selon lequel l’accord de pêche Maroc-UE  ne s’applique pas aux eaux adjacentes au Sahara.

« Compromis et réalisme »

Lors de son intervention devant l’instance onusienne, l’ancien président allemand a également indiqué que l’ensemble des responsables européens et africains qu’il a rencontrés lui ont assuré « l’appui à ses efforts pour parvenir à résoudre ce conflit de longue durée« .

Autre sujet évoqué lors de ce briefing, l’esprit de « compromis et de réalisme » dans lequel doivent être menées les discussions pour la recherche d’une solution politique au conflit du Sahara.

Un esprit auquel Horst Köhler a fait référence à trois reprises dans son intervention, affirmant qu’il s’attendait « à ce que les parties fassent preuve de réalisme et de volonté de compromis« .

Une référence à une notion introduite par Peter Van Walsum, l’un des prédécesseurs de Köhler au poste d’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara,  qui avait écarté l’option d’un Sahara indépendant. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, y avait également fait référence dans son premier rapport annuel sur le Sahara présenté le 10 avril aux membres du Conseil de sécurité.

Devant les 15 membres du Conseil de sécurité, Horst Köhler a également évoqué son rôle, soulignant que son but n’est pas «  de proposer une solution, mais d’aider les parties à s’engager dans des négociations pour trouver elles-mêmes une solution politique« .

Inquiétude au sujet de la situation à Guergarat

La situation à Guergarat a également été évoquée devant le Conseil. « Les membres du Conseil de sécurité se sont déclarés préoccupés par la situation à Guergarat, et ont rappelé l’importance du maintien du statu quo« , a déclaré le président du Conseil, l’ambassadeur néerlandais à l’ONU, Karel van Oosterom devant la presse à l’issue de ce briefing.

Pour rappel, des tensions ont émergé dans cette zone située à la frontière maroco-mauritanienne lorsque le Polisario a menacé de faire obstacle au barrage Africa Eco Race qui devait traverser la région.  A cette occasion, la diplomatie marocaine avait dénoncé une violation du cessez-le-feu puisque des éléments du mouvement séparatiste s’étaient positionnés dans la zone tampon située dans la région.

La prochaine étape pour le traitement du dossier du Sahara devant l’ONU est la présentation du rapport annuel sur le Sahara par le secrétaire général de l’ONU. Celui-ci est généralement présenté à la mi-avril. Ce rapport fait office de référence pour le Conseil de sécurité qui devra décider de l’éventuelle prorogation du mandat de la mission des Nations unies pour le Sahara. L’actuel prendra fin le 30 avril prochain.

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