La Coupe du Monde 2026 coûtera 158 milliards de dirhams au Maroc

Tant attendue, la présentation du dossier marocain pour l’organisation de la Coupe du monde 2026 a eu lieu samedi par MHE. Le président du comité de candidature y a exposé les atouts du Maroc et apporté des réponses a des questions longtemps restées en suspens.

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MHE, président du Comité de candidature marocaine, le 18 mars à Casablanca. (MAP)

Dans une salle attenante au Sofitel Tour Blanche de Casablanca, aménagée en mini-stade de football pour l’occasion, Moulay Hafid Elalamy fait son entrée sur une pelouse synthétique. «Le dossier que l’on présente aujourd’hui est presque identique à celui transmis à la Fifa. Il a toutefois été amputé de quelques éléments pour des raisons de confidentialité», confie MHE. L’événement a été l’occasion de présenter les axes phares du dossier de candidature déposé jeudi 15 mars à Zurich. Et d’annoncer au passage les 12 villes désignées pour abriter la compétition, a savoir Casablanca, Rabat, El Jadida, Tanger, Tétouan, Oujda, Nador, Marrakech, Ouarzazate, Agadir, Fès et Meknès.

Crédit: Telquel
Crédit: Telquel

Entouré de personnalités comme Miriem Bensalah, Mohammed Sajid, Mohammed Faouzi et d’icônes sportives dont Aziz Bouderbala et Nawal Moutawakil, MHE, plein d’entrain, n’a pas tari d’éloges sur les atouts du dossier national.

« Notre situation géographique nous situe dans un fuseau horaire favorable à une large audience. Cela permettra à un grand nombre de passionnés de suivre la compétition et générera in fine plus de droits TV « , fait-il valoir. Le président du comité continue en citant un PIB multiplié par 2 depuis 2003, un réseau autoroutier par 3, un climat clément, une stabilité sécuritaire…

Si l’organisation du Mondial 2026 nécessite 12 stades, la Fifa exige des candidats de présenter 14 stades opérationnels. Le Maroc a fait le choix d’une solution hybride mêlant 4 nouveaux stades classiques (Casa I, Casa II, Oujda, Tétouan) et  5 modulaires, c’est-à-dire que leur capacité pourra être réduite après l’organisation du Mondial (Meknès, El Jadida, Nador, Ouarzazate, Marrakech II). Ils viendront s’ajouter aux 5 enceintes sportives existantes  qui répondent aux normes.

Les 14 stades proposé par la délégation marocaine sont situés à moins de 550 kilomètres de la capitale économique. « Cela permettra notamment de limiter l’impact carbone, inférieur aux Coupes du Monde précédentes malgré un nombre d’équipes plus important », précise MHE. La Fédération internationale de football exige par ailleurs deux terrains d’entrainement a proximité de chaque stade ainsi qu’un hôtel d’une capacité minimum de 200 chambres.

Le ministre de l’Industrie a profité de son intervention pour détailler les critères de la Fifa. La qualité des stades représente « 35% de la note finale attribuée par la FIFA au dossier de candidature, les transports 13%, les sites d’entraînement 6% et l’hébergement 6%. Ces quatre critères sont éliminatoires et représentent 60% de la note finale« , apprend-t-on.

Très pointilleuse l’instance footballistique est susceptible d’éliminer un stade si son orientation par rapport au soleil venait a « aveugler les gardiens » par exemple. Il en aussi profité pour révéler le spot officiel de la candidature marocaine.

Ce que cela coûtera au Maroc

Qu’est-ce que l’infrastructure de la Coupe du monde coûtera au Maroc, d’ici 2026? La réponse est tombée comme un couperet: 15,8 milliard de dollars dont 3,2 milliards investit par le secteur privé, en majorité des hôteliers. 12,6 milliards seront injectés par le secteur public. Une enveloppe qui permettra de financer les 14 stades, 130 terrains d’entrainement et 21 hôpitaux aux normes internationales prévus a l’horizon 2026.

Sur les 3 milliards de dollars d’investissements sportifs, 0,6 milliards seront consacrés aux projets en cours, 0,4 milliards aux stades à rénover et 1,2 milliards de dollars pour la construction des nouveaux stades. Sur les 9,6 milliards USD consacrés au reste des infrastructures, 0,9 milliards de dollars iront à la mise niveau des 21 hôpitaux. Le coût supplémentaire par rapport à ce qui était déjà programmé dans tous les secteurs est de 20 milliards de dirhams.

Le président du comité de candidature marocain a aussi mis en exergue les retombées socio-économiques indissociable de l’organisation d’une Coupe du Monde. Au Maroc, celle-ci devrait se chiffrer a environ 2,7 milliards de dollars sur la période 2019-2027 avec, par ricochet, la création de 110.000 emplois à plein temps.

Il a fallu attendre la séance des questions-réponses afin d’aborder les sujets épineux tel que la récente sortie médiatique du ministre des sports saoudiens et la possibilité pour l’Arabie saoudite d’influencer le vote des pays asiatiques. « Il y a énormément de votants. Quelque soit le choix de l’Arabie saoudite, cela n’influera pas énormément sur notre candidature. En Jordanie, cela s’est bien passé par exemple. Nous n’avons pas une promesse de soutient clair, car cela ne se fait pas aussi simplement« , précise Moulay Hafid Elalamy.

Le président du comité marocain assure que son équipe, composée de 80 personnes, ne « chôme pas et continuera a faire ce qu’il faut avec passion jusqu’au 13 juin« .

La Task Force de la Fifa semble néanmoins être la grande inconnue qui le tracasse. « Il faut avouer que c’est un dispositif très spécial« , affirme-t-il. « Le Maroc se battra pour remporter cette Coupe du monde. Pour le moment, je n’ai pas ouï-dire que dans les coulisses l’on essaye de saboter notre candidature. Si nous échouons à la loyale, nous l’accepterons et nous reviendrons plus forts« , conclut MHE.

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