Et de dix-sept pour le Festival international du cinéma d’animation de Meknès (FICAM). Une édition de « maturité » selon Alain Millot, directeur de l’Institut français de Meknès. « Nous nous réjouissons de la notoriété dont bénéficie le festival, sa qualité de programmation, les invités que nous recevons ainsi que la qualité des ateliers des informations que nous offrons aux élèves et étudiants« , nous confie Widad Chraibi, directrice du festival.
Cette année, le FICAM met en avant les femmes dans le cinéma d’animation. Une pléiade de créatrices sont conviées à partager avec le public leur expérience, à l’instar de Brenda Chapman, icône des studios Disney et Pixar, et réalisatrice de Rebelle (Oscar du meilleur film d’animation en 2013), Céline Sciamma, réalisatrice et scénariste française (Tomboy, Bande de filles, Ma vie de courgette), ou encore la productrice québécoise Florence Savard.
Les femmes à l’honneur
« C’était le moment opportun pour rendre hommage à toutes les femmes qui œuvrent dans le cinéma d’animation et qui, souvent, ne sont pas reconnues dans tous les niveaux, que ce soit au niveau des étudiantes dans les écoles d’art, ou au niveau des réalisatrices, productrices et scénaristes, entre autres« , explique pour sa part, Mohamed Bayoud, directeur artistique du FICAM.
Quelques heures avant la conférence inaugurale de Brenda Chapman, c’est la productrice française Judith Nora qui a donné, vendredi 16 mars, le premier « work in progress » de cette édition. « Les femmes dans les écoles de cinéma sont présentes, on voit que pour les courts-métrages, elles sont aussi nombreuses que les hommes. D’ailleurs, tous les césars de courts-métrages d’animation ont été attribués à des femmes sauf un » nous indique celle qui adaptera au petit écran la série de BD Culottées de la dessinatrice française Pénélope Bagieu.
Pourtant les femmes ne sont pas consacrées dans les césars de longs-métrages. « Jusqu’à maintenant, il y a une pensée collective qui estime qu’il était impossible de confier à une femme un budget de telle ampleur » justifie Judith Nora, estimant que l’affaire Weinstein s’est accompagnée d’une prise de conscience rapide. « L’histoire racontera qu’il y a eu une conscientisation de ces problématiques plus forte« .
Des hommages et des livres
Lors de la cérémonie d’ouverture, le festival a récompensé les trois invités d’honneurs de cette année, en l’occurrence l’américaine Brenda Chapman, le réalisateur japonais Sunao Katabuchi (Dans un recoin de ce monde) et l’Américo-brésilien Carlos Saldhana (L’Age de glace).
Sous la forme d’une vidéo inspirée des Carnets de voyage, le FICAM a également rendu hommage au directeur de l’Institut français de Meknès, qui quitte ses fonctions cette année. La cérémonie d’ouverture s’est soldée par la projection en avant-première de Parvana, une enfance en Afghanistan, un long métrage bouleversant nommé aux Oscars 2018, sur une petite fille afghane forcée de se travestir en garçon pour aider sa famille dans le Kaboul de 2001, alors que les premiers signes de la guerre à venir commencent à apparaître.
Les livres sont aussi à l’honneur grâce à la librairie « Livremoi » qui propose une exposition de livres adaptés au grand écran ou, l’inverse, des films dont le scénario inspire des œuvres littéraires. Des films ou des livres dont il existe des dessins animés sont également exposés.
Les pépites de demain
Du 19 février au 22 mars, six auteurs ont bénéficié d’une résidence francophone d’écriture pour le film d’animation à Meknès, accompagnés par la scénariste et productrice française, Delphine Maury. Ainsi, André Daniel Tapsoba (réalisateur burkinabais), Léa Azar (illustratrice et animatrice libanaise), Caroline Cherrier (réalisatrice française), Cypria Donato (réalisatrice belge), Bouchra Mokhtari (auteure et illustratrice algérienne), Nadia Raiss (réalisatrice tunisienne) ont pu se consacrer à l’écriture et au développement de leur projet de film d’animation. Pour Delphine Maury, cette résidence d’écriture « a donné confiance à ses jeunes talents en leurs capacités à concevoir une histoire. Et rien que ça est fondamental dans leur pouvoir de création »
Au programme, des projections inédites, des expositions et des ateliers de formation. Jusqu’au 21 mars, les festivaliers pourront découvrir des sommités du cinéma d’animation comme Katrin Rothe (1917-la vérité sur Octobre), la réalisatrice Monique Renault, Pablo Zaramella, Zaven Najjar ou encore le producteur Sébastien Onomo. Six longs-métrages sont en compétition pour le grand prix du FICAM, dont le premier film d’animation camerounais Minga et la cuillère cassée de Claye Eydou.
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