Sept films à voir avant de mourir selon la présidente du jury du festival de Tanger

Rasha Salti est la présidente du jury de la 19e édition du festival national du film de Tanger. Pour Telquel.ma, elle nous parle de cinéma à travers sept films qu'elle considère comme culte. 

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Rasha Salti. © DR

C’est à l’hôtel Rif de Tanger que nous rencontrons Racha Salti. La présidente du jury de la 19e édition du festival du film de Tanger est une personnalité reconnue dans le monde de l’art. Avant d’avoir pris, en mars dernier, les commandes de la Lucarne, la très pointue section documentaire de création de la chaîne franco-allemande Arte, cette libano-syro-palestinienne a également conçu et réalisé de nombreuses expositions à travers le monde.

Dans une tentative de défricher la foisonnante création dans le monde arabe, elle a collaboré avec de prestigieuses institutions comme le Musée d’art moderne de New York (MoMa), le Tate Moder (Londres) ou encore le musée d’art contemporain de Barcelone. C’est autour d’un café, que celle qui se dit « habitée » par le 7e art liste sept films qui lui paraissent incontournables.

Molière, Ariane Mnouchkine, 1978.

Le premier film sélectionné par la présidente du Festival du film de Tanger est un biopic consacré au dramaturge français Molière réalisé par Ariane Mnouchkine. La première fois qu’elle a vu ce long-métrage, produit par Claude Lelouch, la curatrice était encore une collégienne. « J’ai été électrifiée et saisie d’une extraordinaire tristesse en regardant ce film », se souvient-elle. « Je rêvais de faire du cinéma mais j’avais l’impression que c’était inaccessible pour moi », explique la curatrice.

Casablanca, Michael Curtiz, 1942

Le long-métrage réalisé par Michael Curtiz et dans lequel Humphrey Bogart et Ingrid Bergman campent le rôle d’un couple à la romance turbulente a de l’effet sur la patronne de la Lucarne. « Je ne me lasse pas de regarder ce film…Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il est bien écrit. Les dialogues sont d’une beauté à couper le souffle, le jeu d’acteurs aussi », précise-t-elle.

Zama, Lucrecia Martel, 2017

Ce long métrage, dont l’action se situe à la fin du XVIIIe siècle, conte l’histoire de Don Diego de Zama, un fonctionnaire du roi d’Espagne en attente de sa mutation vers la colonie espagnole de Buenos Aires. « C’est un véritable chef-d’œuvre sur la beauté et la colonisation », affirme Racha Salti. Zama est une adaptation du roman éponyme d’Antonio di Benedetto.

Félicité, Alain Gomis, 2017

Félicité est une chanteuse dans un bar de Kinshasa dont la vie change du tout au tout lorsque son fils de 14 ans est victime d’un accident de moto. Risquant une amputation, il doit être rapidement opéré, ce que son médecin refuse tant que Félicité ne réussit pas à rassembler une somme conséquente. Le film raconte ce combat. « C’est un beau portrait d’une femme congolaise anodine. Une femme qui accepte de prendre le risquer d’aimer », commente la curatrice de cinéma.

 

Notre musique, Jean Luc Godard, 2004

« Notre musique » est construit sur trois niveaux et fait état du monde contemporain. D’abord « l’enfer » où Godard montre des images de guerres, puis le « Purgatoire » où il compile des conversations enregistrées à Sarajevo avec le poète Mahmoud Darwich et d’autres penseurs. Et enfin le « paradis » où le réalisateur suisse met en scène une jeune israélienne s’étant sacrifiée pour la paix dans son pays.

Chronique d’une disparition, Elia Suleiman, 1996

« Notre musique » est construit sur trois niveaux et fait état du monde contemporain. D’abord « l’enfer » où Godard montre des images de guerres, puis le « Purgatoire » où il compile des conversations enregistrées à Sarajevo avec le poète Mahmoud Darwich et d’autres penseurs. Et enfin le « paradis » où le réalisateur suisse met en scène une jeune israélienne s’étant sacrifié pour la paix dans son pays.

Tahia Ya didou, Mohamed Zinet, 1971

Tahia Ya didou est un hommage à la ville d’Alger où se mêlent histoire et fiction. En Algérie, on croyait que l’unique film de Mohamed Zinet était perdu à tout jamais. Les négatifs de ce « chef d’œuvre » ont été retrouvés, par hasard, il y a trois ans. « Le film a été montré cette année dans la section forum de la Berlinale, il m’a laissé sans voix », explique la curatrice.

 

 

 

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