Lors de la rencontre en fin de semaine entre le chef du gouvernement et les représentants de l’Ordre des médecins, ces derniers ont soumis leurs remarques et propositions concernant 11 points « faisant obstacle au bon déroulement de l’activité des médecins au Maroc« , d’après un communiqué publié ce lundi.
L’instance représentative des praticiens marocains ajoute également que ces problèmes non résolus reflètent « la détérioration des services de santé » et « l’état catastrophique des hôpitaux publics« .
Une source proche de la primature témoigne d’une « rencontre très positive » durant laquelle les deux parties ont évoqué la question de la couverture médicale et la retraite des médecins dont la concrétisation dépend de la parution de certains décrets ministériels d’application.
« Il est inconcevable que ceux qui prodiguent des soins soient dans l’incapacité d’en bénéficier« , estiment les praticiens dans leur communiqué. Notre source à la primature nous confie que le chef du gouvernement a assuré à ses interlocuteurs qu’une réunion interministérielle sur la protection sociale se penchera sur cette question au cours des trois prochaines semaines, et que les médecins du secteur privé seront les premiers à voir leur situation régularisée.
Autre thème évoqué lors de cette rencontre, la qualité des services de santé dans les hôpitaux publics que le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) lie à « l’absence d’un système de motivation pour les médecins sur la base de leurs salaires mensuels et de leurs indemnités de permanence« .
Le Conseil exige en ce sens l’instauration de l’indice 509 dans la profession donnant droit à un salaire mensuel de 12.300 dirhams au lieu de l’actuel indice 336, synonyme d’une mensualité de 8.609 dirhams. Saad Eddine El Othmani a déclaré sur ce point que « le gouvernement est prédisposé à améliorer la situation des médecins publics« .
La tarification des soins était également au menu des discussions. Si l’Etat a adopté en 2006 un barème de tarification à l’échelle nationale devant être renouvelé tous les trois ans par l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM), la dernière mise à jour prévue pour 2018 n’a toujours pas eu lieu.
Pour les médecins cette réforme est nécessaire, car ils « n’arrivent plus à suivre la cadence des évolutions scientifiques et les pressions financières subies par la profession« .
Pour remédier à cette situation, l’Ordre des médecins suggère d’appliquer une disposition de la loi régissant la tarification médicale, permettant au ministre de la Santé de procéder au renouvellement du barème de tarification. El Othmani a répondu que le ministre de la Santé procédera à cette mise à jour en collaboration avec l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM).
Concernant le taux d’imposition, les représentants du secteur privé ont demandé une baisse des charges fiscales. Pour eux, « la santé privée devrait, à l’instar de certains secteurs et professions, bénéficier d’exonérations fiscales« . Un sujet sur lequel ils n’ont pas reçu d’engagement ferme de la part du chef du gouvernement.
Autre sujet soulevé au cours de cette réunion, la médecine de famille. Dans son communiqué, le CNOM rappelle « la nécessité de faire du médecin généraliste un spécialiste en sa qualité de médecin de famille« . L’objectif, selon le Conseil, est de donner aux actuels généralistes un rôle axial, en « rendant obligatoire le passage par ce qui sera dorénavant appelé un médecin de famille qui oriente le patient vers un spécialiste« . Pour le chef du gouvernement, cette proposition mérite d’être étudiée « en prenant connaissance des expériences internationales« .
Une deuxième réunion se tiendra le vendredi 23 mars prochain entre les représentants légaux de la profession et le ministre la Santé qui était également présent lors de cette première entrevue.
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