Par Johanna Villégas
Les Casablancais sont très inégalement satisfaits de la propreté de leurs quartiers. C’est ce qui ressort d’un récent rapport réalisé par l’entreprise Tracking Data que nous avons pu consulter. Celui-ci révèle notamment que 61% des habitants du quartier d’Anfa se disent « tout à fait / plûtot satisfaits » de la propreté dans leur quartier. À titre de comparaison, seulement 35% des sondés dans le quartier de Sidi Belyout rentrent dans cette catégorie, témoignant de la différence significative, en termes de propreté, dans les quartiers de la métropole.
L’objectif de cette étude était de cerner dans quelle mesure les progrès en termes de salubrité ont été perçus, et de recommander des champs prioritaires d’action. Près de 600 maîtresses de maison et chefs de ménage ont été interrogées pendant deux semaines à partir du 24 janvier dans cinq arrondissements : Anfa, Sidi Belyout, Maârif, Al Fida et Mers Sultan. Les types d’habitation (villa, maison moderne, traditionnelle ou bidonville) ont également été pris en compte.
D’après l’étude, 40% des ménages se disent satisfaits de l’évolution de la collecte des déchets ménagers dans leurs quartiers. Anfa est l’arrondissement dans lequel la meilleure évolution du service de collecte des déchets est perçue avec près de 43% des réponses qui rentrent dans la catégorie « nettement amélioré + un peu ».
L’étude souligne également que ce sont les résidents de villas et de maisons traditionnelles marocaines qui perçoivent une plus nette amélioration de la propreté. 53% des habitants en villa ont vu la propreté s’améliorer « nettement + un peu », tandis que seulement 20% des Casablancais résidant dans les bidonvilles ont perçu ce progrès.
Alors que les taux de « nette amélioration » sont très faibles pour tous les types d’habitation, celui des bidonvilles est carrément nul .
Anfa semble donc être le secteur le plus satisfait. Cela peut éventuellement s’expliquer par la « faible densité et le peu d’activité économique » de la zone, selon Driss Bensouda, directeur associé à Tracking Data. En d’autres termes, il y aurait moins de magasins, ou d’entreprises présentes dans ce quartier résidentiel, ce qui augmenterait la perception de propreté.
Quant à la très faible perception d’une amélioration de la propreté par les habitants des bidonvilles, le responsable de Tracking Data met en avant le nombre plus important d’attentes que peuvent avoir les personnes vivant dans ce type d’habitation. « Quand on demande aux gens ce qui ne va pas, il y a plein de facteurs (…) dont la propreté« , qui se retrouve « noyée » dans ce flot de revendications, explique-t-il. Les personnes ont plus tendance à se plaindre de l’insalubrité de leur logement, selon le directeur associé à Tracking Data, ce qui est différent de la propreté de l’espace public en soi.
Les auteurs du rapport recommandent, entre autres, d’augmenter le nombre de corbeilles et de bac à ordures dans l’ensemble des quartiers.
Pour rappel, depuis la résiliation du contrat avec Sita Blanca, au mois de nombre 2017, le service de propreté de Casablanca est assuré, de manière transitoire, par la CasaPrestation.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer