Les grands groupes ont tout intérêt à intégrer les startups dans leurs projets de transformation digitale, et à miser sur la capacité d’innovation de petites structures. Pour ce faire, la création d’un écosystème est plus que jamais indispensable.
Au Maroc, cela reste embryonnaire. « Sur 40% d’intention d’entreprendre, il y a seulement 4% de passage à l’acte« , nous fait remarquer Mehdi Alaoui, qui a lancé La Factory, un espace d’innovation, qui vise justement à rapprocher les startups des grands patrons. « La corporate ne peut plus travailler avec les méthodes classiques en ayant recours aux SSII. Cela prend un à deux ans alors qu’aujourd’hui, tout est accéléré« , ajoute-t-il.
Pourtant, les patrons ne font pas suffisamment confiance aux startups locales, alors que des entrepreneurs marocains réussissent des levées de fonds à l’international (ex : Media Tab qui a réussi une levée de fonds à Singapour, Ways to Cap qui se rêve en Ali Baba africain, Buzzkito surtout active au Moyen-Orient et qui a obtenu une levée de fonds de 1,7 million de dollars, etc.). Pour pallier ce problème, La Factory entend aider les jeunes entreprises à rapidement décrocher des contrats.
Et cela commence à prendre. Une des startups a par exemple développé une solution de scanne de chèque qui permet d’automatiser, une autre a développé un chatbot pour une grande banque de la place, alors qu’une troisième startup a développé une application d’optimisation des dépenses pour la filiale d’une banque marocaine en Tunisie. « Nous ne sommes pas sur le du hype, mais sur du terre à terre, avec des solutions déployées en deux ou trois mois« , résume Alaoui.
Changement de mindest
Si quelques belles expériences existent, tout reste à faire pour que le Maroc devienne une « startup nation ». Au niveau des grandes entreprises, il faudrait que les projets innovants ne passent pas par le circuit classique, car une jeune entreprise n’a pas les « attestations » et les « références » que l’on peut exiger d’un prestataire externe.
Il faut un changement de mindset et accepter que des idées ne marchent pas, mais que certaines prennent pour un faible investissement. Il faut se dire qu' »un seul projet de SSII équivaut à dix projets de startup, donc que cela vaut le coup« , résume Mehdi Alaoui.
L’autre défi majeur est la facilitation des procédures administratives, pour permettre la création de startups. Un bon exemple est la Tunisie, qui offre de grandes facilités.
Au Maroc, par contre, il est toujours impossible de rémunérer avec des stock-options, la loi sur les faillites est contraignante, et même le simple achat de publicité sur Facebook est compliqué par les limitations de changes…
Be PhygitalLes grands cabinets consulting commencent à chasser sur le terrain des agences, à l’image de Capgemini, qui se renforce sur le marketing digital. Les agences, de leur côté, doivent se recentrer sur le contenu, mais aussi l’évènementiel. A Casablanca, Share conseil entame sa mue et ambitionne de « digitaliser le retail et l’évènementiel », comme nous l’assure son fondateur et directeur général Achraf Lemnini. Celui-ci projette de se repositionner en agence « Phygital ». Ce processus consiste à orienter les consommateurs vers un store, les convaincre de la pertinence du produit et assurer une vente le tout en racontant une histoire. Concrètement, cela passe par des technologies développées localement (AdGames en VR, le Bullet Time Experience, les Hologrammes, les Comparateurs Connectés, les plateformes de captation de Leads.). Exemple : le bullet time qui, comme son nom l’indique, consiste à filmer au ralenti et à 360° lors d’un salon. L’image est ensuite récupérée sur un social wall et est facilement partagée. L’objectif est bien sûr de connaître au maximum le parcours client en vue de lui offrir un service personnalisé et efficace.[/encadre] |
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