Miriem Bensalah lance un fonds de 260.000 dirhams pour la médiation sociale

La présidente de la CGEM a présenté ce mardi 13 février un fonds de médiation sociale doté de près de 260.000 dirhams. Un événement  durant lequel les langues se sont déliées au sujet de la présidence de la CGEM.

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Miriem Bensalah-Chaqroun compte bien soigner sa sortie. La CGEM a signé ce mardi un accord en vue de la création d’un fonds de médiation sociale. Ce genre d’évènements en fin de mandat est aussi l’occasion de prendre la température au sein de la confédération patronale.

Objectif : résoudre les 400 conflits syndicaux annuels

Les secrétaires généraux des quatre syndicats les plus représentatifs (UMT, UGTM, UNTM et CDT) ont répondu présents. « Il y a une recrudescence des conflits syndicaux. On en est à plus de 400 cette année, avec une moyenne de 250 cas par an« , lâche d’emblée la présidente du patronat. Son objectif: créer une culture de l’arbitrage pour la résolution de conflits syndicaux au niveau central, local et régional.

Mohammed Yatim, ministre de l’Emploi, était aussi de la partie. Gêné par une entorse, un plâtre et des béquilles, il a tenu à « réitérer son engagement envers un tissu entrepreneurial soudé« . Le ministre PJD a cependant éludé les questions qui fâchent, notamment celle des 660 salariés de Sicome en grève pour des salaires impayés depuis des mois.

Le fonds de médiation sociale mis en place par la patronne des patrons est accueilli comme une initiative louable par les représentants syndicaux présents. Ils y ont fait référence dans des discours au ton élogieux, ignorant encore le montant de la dotation du fonds. Une information qu’ils découvriront finalement quelques minutes plus tard.

Une somme dérisoire?

Avant de présenter le fonds, le maître de cérémonie explique que sa mise en place fait suite à deux précédentes tentatives infructueuses.

S’ensuit le point d’orgue de la rencontre: la signature en grande pompe du protocole d’accord ainsi que la révélation de la dotation du fonds intégralement porté par la Confederation of Danish Industry, l’équivalent danois de la CGEM, sous les flashs d’une cinquantaine de photographes. Le fonds lancé sera doté de 20.000 euros soit 260.000 dirhams.

Une somme destinée à résoudre tous les problèmes syndicaux au niveau local, national et régional à travers la mise en place d’arbitrages. Le fonds est aussi censé couvrir les émoluments des médiateurs. L’évènement prend tout à coup des allures de coup de com’ pour Bensalah, alors que le sentiment d’inachevé gagne l’assistance.

« Le show de la présidente sortante est très réussi. Elle est en train d’adoucir son image de dame de fer. Et nous servons de faire-valoir« , déclare sèchement un syndicaliste de la CDT.

Course à la présidence

L’évènement a également été l’occasion pour certains d’évoquer la succession de l’actuelle présidente de la CGEM. « Meriem Bensalah s’est lancée dans une campagne de lobbying intense en faveur de Hakim Marrakchi« , déclare une source à la CGEM.

Contacté par nos soins, le principal intéressé ne cache pas sa proximité avec la patronne des patrons. « Nous avons fait nos études dans la même ville à l’étranger, c’est une collaboratrice de longue date« , avoue-t-il.

Toutefois, l’industriel nous confie ne pas avoir encore trouvé de binôme. « J’ai sérieusement réfléchi à Fayçal Mekouar, mais cette piste s’est refroidie. Rien n’est encore acté pour l’instant. Ce qui est sûr c’est que je ne me présenterai pas avec Khalida Azbane, que je ne connais pas« , conclut-il.

Il reste donc moins d’un mois au proche de Meriem Bensalah, et à ses potentiels concurrents, pour trouver leur binôme, l’ouverture du dépôt des candidatures à la présidence de la CGEM étant fixée au 12 mars prochain.

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