Mohamed Boussaid annonce une croissance de 4,6% en 2017

Mohamed Boussaid a présenté les résultats préliminaires de l'économie marocaine. Des chiffres qui indiquent une croissance de 4,6% en 2017 contre 1,2% en 2016.

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Mohamed Boussaïd Crédit: Tniouni/TelQuel

Le Maroc devrait enregistrer un taux de croissance de 4,6% en 2017 contre 1,2% en 2016, a déclaré vendredi à Rabat Mohamed Boussaid, lors de la présentation des résultats préliminaires de l’économie marocaine en 2017.

Selon le ministre, cela est dû à l’amélioration de la valeur ajoutée agricole de 15,4% en moyenne des trois trimestres de 2017 contre -12,5% au cours de la même période un an auparavant, et aussi à l’amélioration du rythme de croissance de la valeur ajoutée non agricole (+2,6% en moyenne des trois premiers trimestres de 2017 contre +2,1% en 2016).

À cela, il faut ajouter la bonne performance des secteurs de l’industrie de transformation, des mines et du tourisme, ainsi que la contribution positive du solde des échanges extérieurs à la croissance de 0,8 point en moyenne contre -4,5 points au cours de la même période un an auparavant.

Boussaid note aussi un ralentissement de l’inflation à 0,7% en 2017 contre 1,6% en 2016, en raison de la stabilité des prix des produits alimentaires. Il a en outre souligné la création nette de 89.000 emplois entre le troisième trimestre de 2016 et la même période de 2017, dont 54.000 postes rémunérés et 35.000 non rémunérés. Le taux de chômage a accusé une légère hausse passant de 10,4 à 10,6% en raison notamment de la progression de la population active (+1,1%) et l’augmentation du volume de l’emploi (+0,9%).

Il a précisé que la hausse du chômage n’a concerné que le milieu urbain avec 0,4 point pour s’établir à 14,9%. Pour ce qui est des échanges extérieurs, le ministre a indiqué que le déficit commercial a enregistré un léger accroissement de +2,6%, en relation avec l’augmentation de 6,3% des importations, liée notamment au renchérissement des cours du pétrole sur le marché international (effet prix), mettant en avant la bonne performance des exportations (+9,3 %) à la fois de l’OCP et des autres « métiers mondiaux du Maroc », ce qui a contribué à une amélioration du taux de couverture de 1,5 point.

L’argentier du royaume a expliqué à cet égard que les « métiers mondiaux du Maroc » ont poursuivi leur bonne performance (+8%), notamment l’aéronautique (+18,4%), l’industrie alimentaire (+8,8%), l’électronique (+8,5%), l’automobile (+7,1%) et le textile (+5,9%), notant que cette évolution devra se renforcer davantage avec la mise en œuvre des écosystèmes engagés dans le cadre de la stratégie d’accélération industrielle.

Croissance des exportations

S’agissant des échanges commerciaux, le ministre a fait état d’une croissance significative des exportations de produits à forte intensité technologique liés aux secteurs émergents, en particulier l’automobile, dont la part a plus que doublé entre 2007 et 2017, ainsi que d’une consolidation de la part des exportations de dérivés des phosphates à plus forte valeur ajoutée.

L’Europe reste la principale destination des exportations marocaines bien que sa part ait passé de 76% en 2007 à 70% en 2017, tandis que la part de marché en Afrique a doublé passant de 5 à 10%, au moment où celles de l’Amérique et de l’Asie ont été consolidées. D’autre part, les flux nets des investissements directs étrangers au Maroc ont affiché une hausse de 12% soit +2,5 milliards de dirhams (MMDH), attribuable au recul des dépenses (-58%), plus important que celui des recettes (-16%), a ajouté le ministre, ajoutant que les investissements marocains à l’étranger se sont renforcés à 9 MMDH contre 6,3 MMDH en 2016.

Les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont affiché une hausse de 4,5% entre 2016 et 2017 tandis que les recettes voyages ont évolué de 8,4%, a fait savoir le ministre, expliquant que ces recettes ont permis de couvrir 71,1% du déficit commercial contre 68,5% en 2016.

Il a en outre indiqué que le déficit du compte courant devrait revenir à environ 4% en 2017 contre 4,4% durant l’exercice précédent grâce notamment au bon comportement des exportations, et ce malgré le renchérissement de la facture énergétique et le maintien des importations de biens d’équipement à un niveau élevé en relation notamment avec les efforts d’investissements de projets de grande envergure.

Un déficit budgétaire hors privatisation à 3,5% du PIB

Sur un autre volet, le ministre a fait état de la poursuite de la reprise des réserves de change après avoir enregistré une forte baisse de 48 MMDH au 7 juillet 2017 par rapport à fin 2016, en relation notamment avec les anticipations des opérateurs du passage vers un régime de change plus flexible, expliquant que la baisse à fin décembre 2017 a été ramenée à 8 MMDH par rapport à fin 2016.

Les réserves internationales nettes se maintiennent ainsi à un niveau équivalent à plus de 6 mois d’importations tandis que les avoirs extérieurs nets des banques ont augmenté de près de 30 MMDH.

Dans le volet se rapportant aux finances publiques en matière d’exécution de la Loi de finances 2017, Mohamed Boussaid a relevé que le déficit budgétaire hors privatisation s’est établi à 3,5% du PIB, ce qui est conforme aux prévisions et en amélioration par rapport à son niveau de 2016 (4,1%), expliquant que ce résultat a été obtenu grâce à une maîtrise des dépenses courantes et une meilleure mobilisation des recettes, et ce en dépit de la poursuite de l’accélération de l’investissement.

Le niveau de réserve en devise couvre six mois

Dans un autre registre, le ministre est revenu sur l’adoption d’un nouveau régime de change. Pour le ministre, l’évolution du taux de change du dirham depuis le 15 janvier 2018, date d’entrée en vigueur du nouveau régime, montre qu’il est resté stable à l’intérieur de l’ancienne bande de fluctuation de ±0,3.

Selon Boussaid, le niveau des réserves de changes se maintient à plus de 6 mois d’importations. Entre le 12 et le 24 janvier 2018, et sous l’effet principalement de l’appréciation de 1,8% de l’euro face au dollar, le taux de change du dirham s’est apprécié de 0,9% contre le dollar contre une dépréciation de 0,9% par rapport à l’euro. Pour ce qui est des interventions de Bank Al-Maghrib sur le marché des changes, les demandes des banques en devises étrangères n’ont pas dépassé, durant cette période, les 16 millions de dollars, entièrement satisfaite par Bank Al-Maghrib.

(Avec MAP)

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