Après le regain de croissance à 4,1% enregistré en 2017, la dynamique économique connaîtrait un tassement par rapport aux prévisions effectuées au second semestre de 2017. Le PIB brut à prix constants afficherait finalement pour 2018 un rebond d’environ 3,3%.
Selon les prévisions du CMC, la valeur ajoutée de l’activité agricole connaîtrait une légère croissance de 1,3%, en dépit du recul prévisible des cultures céréalières et du secteur des industries manufacturières, qui devrait atteindre 3,4% à fin 2018. Le secteur du bâtiment et des travaux publics connaîtrait également une progression limitée, de l’ordre de 2,5%. La croissance du secteur tertiaire est quant à elle estimée à un taux avoisinant les 3%.
Fléchissement de la consommation des ménages
La consommation des ménages, moteur de la croissance en 2017, devrait s’infléchir cette année et ne progresser que de 2,8%. Cela devrait en revanche se traduire par un léger gain de pouvoir d’achat pour les ménages.
Par ailleurs, l’investissement devrait croître de 5% en volume, jouant ainsi un rôle de ressort pour la croissance. Il devrait être porté par une faible évolution des prix à la consommation pris comme indicateur d’inflation globale, qui ne dépasserait pas les 2,2%. Le taux de chômage se situerait quant à lui autour de 9%. Une détente relative, mais les disparités selon le milieu, l’âge et le niveau d’instruction devraient persister.
Restructurer le secteur productif pour relancer la croissance
Face au constat unanimement partagé d’essoufflement de la croissance au Maroc (taux de croissance moyen de 3,5% au cours de la période 2008-2018 en baisse de 1,5 point comparativement à la décennie précédente), le CMC s’interroge sur l’adéquation du modèle de croissance aux exigences du contexte actuel.
Parmi les pistes qu’il avance dans son rapport intitulé « Quel nouveau modèle de développement: Horizon 2030?« , le CMC suggère la restructuration du secteur productif. « Globalement le choix du Maroc de restructurer et de moderniser son secteur productif est justifié par l’impact positif potentiel des différentes politiques engagées au cours de ces dernières années sur la croissance, l’emploi, les échanges et le bien-être social », relève le document. Le CMC précise que les résultats d’une telle stratégie ne produiraient des effets que très lentement, la croissance restant par ailleurs tributaire des aléas climatiques.
Pour de plus larges prérogatives économiques des régions
Pour le CMC, la région est un acteur essentiel à l’harmonisation de l’espace économique, nécessaire à la nouvelle approche du développement. « Les déséquilibres persistants (…) tels qu’ils ressortent des principaux indicateurs économiques et sociaux témoignent de l’importance des efforts à fournir pour enclencher une véritable dynamique de développement régional. Ceci implique la dotation de la région de larges attributions au plan économique, social, culturel et environnemental. Le rôle de la région en tant qu’acteur du développement ne peut être par ailleurs renforcé qu’à travers la mobilisation de moyens humains et financiers suffisants pour le développement des potentialités locales et la réduction des écarts de développement entre les territoires », considère le rapport.
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