De notre envoyé spécial à Addis Abeba,
Lorsque l’on parcourt les rues d’Addis Abeba, on pourrait presque croire que la capitale éthiopienne n’accueille pas la 30e Assemblée générale de l’Union africaine. Les habitants de la ville, sans doute habitués à accueillir cet évènement, ne semblent pas y accorder beaucoup d’importance. En traversant les grands axes de la ville, seuls les drapeaux des 54 membres de l’Union africaine, flottant aux côtés de l’étendard étoilé de l’Éthiopie, témoignent de ce qui se passe.
Si les rues d’Addis Abeba ne se distinguent pas par leur effervescence, c’est également le cas du siège de l’organisation où l’on pouvait entendre l’écho des voix des fonctionnaires ce 24 janvier. Le seul bruit qui vient interrompre cet étrange silence est celui des ouvriers qui s’attellent à dresser les chapiteaux sous lesquels passeront d’abord les ministres des Affaires étrangères, le 25 janvier, puis les chefs d’État le 26 janvier alors que dans le même temps la salle de conférence Nelson Mandela abrite une réunion du Conseil paix et sécurité (CPS) consacrée à la situation en République démocratique du Congo.
Changement au CPS
L’organe dont le siège se situe dans un bâtiment aux murs de briques à quelques mètres du centre de conférence sera justement au cœur de toutes les discussions le 25 janvier. De nouveaux pays pourraient intégrer l’instance, parmi lesquels le Maroc qui a toutes les chances d’occuper pour deux ans le siège réservé à l’Afrique du Nord après la décision d’Alger de ne pas se porter candidat pour un nouveau mandat.
Smail Chergui, président de cet organe pivot, devrait également présenter son traditionnel rapport sur la paix et la sécurité en Afrique. Un moment qui devrait susciter l’intérêt de la diplomatie marocaine puisque le rapport évoque également la question du Sahara.
Alors que le Conseil adopte, traditionnellement, une position différente de celle de l’ONU sur cette question, cela ne devrait pas être le cas cette année, nous confie une source diplomatique marocaine.
Pour ce diplomate, les rencontres de Horst Köhler, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, avec Smail Chergui le 10 janvier à Bruxelles puis avec le chef d’État rwandais Paul Kagame, qui sera le président de l’UA à l’issue du sommet, peut signifier un alignement de la « position de l’UA sur celle de l’ONU« .
Discrète participation marocaine
Alors que le sommet du mois de janvier 2017 avait été marqué par la participation d’une délégation importante, cette 30e Assemblée générale de l’Union africaine ne sera pas marquée par une participation massive du Maroc. Selon nos informations, un peu moins d’une dizaine de diplomates marocains formant la délégation du ministère des Affaires étrangères sont déjà présents sur place. Nous croisons dans les couloirs Mohamed Methqal, directeur général de l’Agence marocaine de la coopération internationale (AMCI).
Les diplomates marocains seront rejoints le 25 janvier par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, qui viendra représenter le Maroc à l’occasion du Conseil exécutif de l’Union africaine. Toutefois aucune information ne circule sur la représentation du Maroc lors de la troisième phase de ce sommet, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement.
Lors du dernier sommet de l’UA , c’est le prince Moulay Rachid qui avait été chargé de représenter le roi Mohammed VI. Il avait remis une note préliminaire sur la migration au président en exercice de l’organisation, Alpha Condé. Une version de ce texte, complétée par des remarques de chercheurs et d’hommes politiques africains, fera d’ailleurs office d’agenda africain pour la migration qui sera présenté durant ce sommet.
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