Les vices de procédure évoqués par la défense ainsi que les liens des militants du Hirak avec certains membres du « mouvement du 18 septembre pour la libération de la république du Rif » ont été au cœur des discussions lors de la dernière audience du procès des 54 personnes poursuivies dans le cadre des événements d’Al Hoceima le vendredi 5 janvier à la Cour d’appel de Casablanca. Ayant refusé de se présenter devant les juges lors de la précédente audience tenue le 2 janvier, avant d’y être conduit sous la contrainte, le leader du mouvement de contestation du Rif, Nasser Zafzafi, était présent lors de cette séance.
Vices de procédure
Alors que les avocats de la défense avaient mis en doute la force des preuves retenue contre leurs clients, dénoncé de supposés actes de tortures à leur encontre et des mauvais traitements qu’ils auraient subi en prison lors des précédentes audiences, le représentant du ministère public a répondu à leurs requêtes concernant les vices de procédure.
Au sujet de la nullité des procès verbaux, le parquet a assuré que la Police judiciaire a respecté « la durée de la garde à vue, comptabilisée à partir du moment de l’arrestation, de saisine du parquet, d’explication des raisons de l’interpellation et de lecture des droits des prévenus (droit au silence, désignation d’avocat, demande d’assistance judiciaire), d’information des familles (noms et numéros de téléphone contenus dans les PV), et d’existence du flagrant délit », rapporte l’agence de presse MAP. Le représentant du parquet a également assuré que l’ensemble des procédures ont été menées dans le respect de la loi et a plaidé pour le rejet des vices évoqués par la défense indique la même source.
Liens avec le « séparatisme »
L’autre sujet évoqué lors de cette audience est le lien entre certains accusés et le « mouvement du 18 septembre pour l’indépendance du Rif » fondé par l’ex-député Said Chaou suite à la demande de la défense de convoquer des « figures séparatistes » ayant pris part au mouvement de contestation du Rif rapportent nos confrères de Medias24.
Suite à cette demande, c’est le représentant du parquet qui dévoile leur nom. Il s’agit de Radouan Suiyek, Abdessadak Boujibar, Farid Ouled Lahcen, Bilal Azzouzi, Khalid Chamrouki, Imad El Attabi, Karim El Mousaoui, Azzedine Ouled Khali Ali. Des personnes qui habitent en Espagne, aux Pays-Bas ou en Belgique, indiquent nos confrères de Medias24.
« Il existe des preuves solides, numériques ou téléphoniques, de leur implications dans les événements [d’Al Hoceima] » , a affirmé le représentant du parquet dont les propos ont été relayés par nos confrères. Le ministère public a également affirmé que ces personnes « font toutes l’objet de mandats d’arrêt ». Parmi elles, Radouan Suiyek et Farid Ouled Lahcen seraient membres du mouvement fondé par Said Chaou selon le parquet. A l’issue de l’audience, le tribunal a décidé de reporter au 9 janvier l’examen de l’affaire et la requête de liberté provisoire formulée par la défense.
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