Les Marocains résidents en Côte d’Ivoire s’inquiètent de devoir payer 300 000 de francs CFA (5150 dirhams) pour acquérir un titre de séjour dans le pays. Le 4 janvier, l’ambassadeur du Maroc en Côte d’Ivoire, Abdelmalek Kettani, a reçu à ce sujet Chahdi Ouazzani, président de l’Assemblée du conseil des Marocains résidents en Côte d’Ivoire (ACMRCI) et Omar Semlali, président de l’Association des résidents marocains en Côte d’Ivoire (AMARECI) qui lui ont fait part des inquiétudes de la communauté marocaine dont 5000 membres résident officiellement en Côte d’Ivoire, principalement à Abidjan.
Un décret fixait depuis février 2002 le prix des titres de séjour pour les étrangers résidents en Côte d’Ivoire, sans être réellement appliqué. La majorité des étrangers résidents en Côte d’Ivoire séjournait ainsi avec un titre provisoire ou des cartes consulaires. Cependant, en conseil des ministres le 1er août 2017, le gouvernement ivoirien a décidé qu’aucun titre provisoire de séjour ne serait valable à compter du 1er janvier 2018.
Tous les étrangers, à l’exception des ressortissants des pays de la CEDEAO, doivent donc s’acquitter d’un titre de séjour valable 5 ans dont le coût s’élève à 300 000 FCFA (5150 dirhams). Exception faite aussi des ressortissants français pour qui le tarif s’élève à 150 000 FCFA (2600 dirhams), en application de la réciprocité entre les deux pays. À titre de comparaison, les frais de carte de séjour pour les étrangers, dont les Ivoiriens, résidant au Maroc s’élèvent à 100 dirhams (6500 FCFA).
« On s’attendait à l’entrée dans la CEDEAO pour décembre donc nous pensions qu’il n’y aurait pas de problème. L’adhésion est reportée, donc ça met bon nombre de familles marocaines dans une situation financière délicate, car la concurrence est rude ces temps-ci pour le commerce. Pour les familles nombreuses, le montant des titres pourrait se compter en millions de Francs de CFA, » affirme Chahdi Ouazzani, président de l’ACMRCI, lui-même commerçant, arrivé de Fès en Côte d’Ivoire il y a 35 ans. « Ceci dit, les ressortissants de la CEDEAO sont aussi embêtés, car ils devront être munis d’une carte consulaire biométrique, ce que beaucoup de pays ne sont pas en mesure de délivrer« , poursuit-il. « Vu les liens de fraternité entre le Maroc et la Cote d’ivoire, nous espérons qu’une solution sera trouvée« , conclut Ouazzani.
« C’est un sujet que l’on suit depuis août. C’est en discussion au niveau des ministères des Affaires étrangères et de l’Intérieur. Le 4 janvier encore, l’ambassadeur marocain a rencontré les Affaires étrangères ivoiriennes qui se sont montrées sensibles aux doléances de la communauté marocaine, » explique une source à l’ambassade du Maroc à Abidjan. « À notre niveau, on se charge d’accommoder aux mieux les intérêts de la communauté marocaine auprès des autorités ivoiriennes tout en respectant cette décision souveraine« , poursuit la même source. Si l’ambassade du Maroc porte les doléances d’une communauté de quelque 5000 membres, celle de la Mauritanie représente 30 000 membres, et celles du Mali et du Burkina Faso, qui ne peuvent pas délivrer de cartes consulaires biométriques, plus d’un million chacune.
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