Un début 2018 délicat pour l'économie marocaine

L'agriculture continue de faire la pluie et le beau temps au niveau de l'économie marocaine. Selon une note du HCP, 2017 se termine sur une croissance de 3,9%, portée par une bonne saison agricole. Le premier trimestre de 2018 devrait être marqué par une baisse de 3,1% de la valeur ajoutée agricole.

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La sécheresse fait souffrir le secteur céréalier marocain. Crédit: DR

Une note du Haut-commissariat au Plan (HCP) publiée ce mardi 2 janvier annonce un ralentissement de la croissance au 1er trimestre 2018. Celle-ci devrait passer de +3,8% à 2,6%, principalement en raison de la « baisse anticipée de 3,1% de la valeur ajoutée agricole« .

Le spectre d’une sécheresse similaire à celle de 2016, la pire des 30 dernières années, plane sur l’économie marocaine en ce début d’année. « Contrairement à la campagne passée marquée par des conditions climatiques favorables aux cultures précoces, la campagne agricole 2017/2018 aurait été caractérisée par une pluviométrie automnale moins abondante, dont les effets auraient été plus perceptibles au niveau des surfaces ensemencées des céréales et des légumineuses, mais également au niveau des cultures irriguées« , explique le HCP.

L’autre danger qui plane sur la saison c’est le taux de remplissage des barrages à usage agricole qui « se serait situé, à la mi-décembre 2017, à son niveau le plus bas des six dernières campagnes, soit 32%« .

En attendant de voir plus clair dans les prévisions économiques de 2018, le HCP livre le bilan du quatrième trimestre 2017, une année durant laquelle le ciel a été plus clément. En effet, l’amélioration du secteur agricole a permis au Maroc de boucler l’année avec une croissance de « 3,9%, au quatrième trimestre 2017, au lieu de +1% une année auparavant, portée par un accroissement de 14,2% de la valeur ajoutée agricole, au lieu d’une baisse de 13,7% au cours de la même période de 2016 ».

D’un autre côté, la demande étrangère adressée au Maroc a été au rendez-vous. Elle se serait affermie de 5,1%, au quatrième trimestre 2017, en ligne avec l’évolution du commerce mondial. « Le déficit de la balance commerciale au niveau national se serait allégé de 3,4% et le taux de couverture aurait gagné 2,6 points, pour se situer à 57,6%. L’allègement de ce déficit aurait résulté de la hausse moins conséquente des importations par rapport aux exportations. Ces dernières, en hausse de 15%, auraient bénéficié de la bonne performance des exportations de phosphate brut et d’engrais naturels et chimiques« , explique le HCP dans sa note de conjoncture.

La demande intérieure, notamment la consommation des ménages, a également augmenté profitant en grande partie aux produits importés. « Les importations de biens de consommation auraient progressé d’environ 6,9%, en glissement annuel« , précise le HCP.

Globalement, les dépenses de consommation des ménages, en volume, se seraient accrues de 4,2%, au lieu de +3,7% une année plus tôt, contribuant pour environ +2,4 points à la croissance globale du PIB. Le Haut-commissariat au plan tient à signaler que cette consommation domestique « aurait été alimentée, entre autres, par un accroissement de 4,5% des crédits à la consommation et une progression de 7% des recettes des MRE« .

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